vendredi 28 mai 2010

Foals - Total life forever (boxset) (2010)


Après deux premiers extraits, le second opus de Foals apparait enfin dans les bacs des disquaires. Disque très attendu après une excellente prestation au Trabendo, mi avril, et le gigantesque 'spanish Sahara' sorti en 7" exclusivement pour le record store day, 'total life forever' est un disque de grande tenue.
Dès les premières minutes de 'blue blood', la plage d'ouverture, le constat d'une évolution musicale des cinq musiciens d'Oxford est indéniable. Alors certes, le son minimal des guitares est toujours omniprésent, cependant l'orientation de celui-ci est bien moins africanisé. Le prochain single 'Miami' est une excellente illustration de ce son nouvellement acquis. Plus groovy, plus chaloupé également, les chansons semblent trouver leur essence dans une plus grande simplicité que sur le precédent album 'antidotes'. Si 'total life forever' et 'black gold' tendent un peu à enfoncer le disque dans une structure classique et facile, l'album prend une autre dimension à compter de l'inévitable 'spanish Sahara' pour un sans faute jusque la plage finale 'what remains'. Mention spéciale pour l'électronique 'Alabaster' qui sortira certainement en single.
Le cd bonus présente des chutes de studios, de simples fragments de titres de l'album (le cd dure 25 minutes pour 15 titres) et ne s'avère pas du tout indispensable. De même, le dvd présente un reportage de 20 minutes sur l'enregistrement de 'total life forever', et ne trouvera pas davantage de clémence à mes yeux que la sentence prononcée précédemment pour le cd bonus.
Un excellent album dont la version simple s'avère tout à fait suffisante.

vendredi 21 mai 2010

The Cure - Disintegration (Deluxe edition) (2010)


En ces temps de disette consommatrice dans le domaine du disque, Universal Music se décide enfin à sortir 21 ans plus tard le disque le plus abouti de la discographie de The Cure. Pour la première fois de leur carrière, le visage de Robert Smith, noyé sous des néons de fleurs, apparait sur une pochette du groupe. Comme une symbolique, était ce un désir d'afficher au grand jour une trace plus humaine du génie anglais qui jusqu'à présent nous avait uniquement gratifié de son ombre fantomatique sur 'the head on the door' ainsi que de ses lèvres et de la pupille d'un de ses yeux sur 'kiss me kiss me kiss me'.
C'est toutefois le contenu et non le contenant qui importe à mes yeux et davantage encore à mes oreilles. Dès la fin du retentissement des cloches du majestueux 'plainsong', les nappes synthétiques de Roger O' Donnell envoutent et s'affichent comme lors d'une cérémonie d'ouverture. Le monumental morceau puise sa force dans une harmonie d'instruments sur laquelle Robert Smith place sa voix avec solennité. S'ensuit les sept minutes du désormais classique 'pictures of you', second single extrait de l'album, avant le douloureux 'Closedown' et sa batterie martiale. Une fois encore les claviers de O' Donnell génèrent une atmosphère somme toute oppressante. Puis surgit 'lovesong' l'ode luminueuse à la bien aimée de toujours, Mary Poole. Un single rempli d'une intensité et façonné dans ce cri d'amour désiré comme éternel.
'Last dance' replonge dans la noirceur, évoquant par moments l'ambiance exterminatrice de 'pornography'. Cette plainte relative à la touche finale d'une histoire d'amour s'achève dans une danse macabre. 'Lullaby', single arachnéen, constitue un des plus gros succès commercial du groupe. Cette ballade au chant quasi murmuré par le leader à la coiffure en toile d'arraignée a été magnifiquement portée à l'écran dans ce video clip traumatisant pour bon nombre d'enfants. L'explosif 'Fascination street' et ses gémissements lanscinants de guitares électriques constitue le titre le plus percutant de cet album. Il fut préféré en single à 'pictures of you' pour le marché américain.
Si les albums ont souvent tendance à baisser en intensité dans les dernières plages du disque, les cinq derniers titres de ce disque enchanteur en consituent ici certainement son apogée. 'Prayers for rain' et sa tension symptomatique dès ses premières notes enfournent dans une souffrance extrème. Les nappes synthétiques accentuent une fois encore le côté étouffant et sans issue du chant désespéré de Robert Smith. 'The same deep water as you' enfonce un peu plus le clou dans une tragédie digne de 'Roméo et Juliette'. Sous une pluie orageuse et dans un dédale de sonorités accouchées de la guitare de Smith, cette balade sur l'impossible atteinte d'un équilibre harmonieux entre deux êtres sonne le glas dans un adieu irréversible. Le mirage de cet idéal prenant fin dans les mots "in my eyes your smile, the very last thing before I go....". Le cri brutal de 'disintegration' parachève les éprouvantes expériences des deux titres précédents. Sous le martelage d'une batterie écrasante, c'est le corps entier de Robert Smith qui saigne de par l'érosion d'un couple usé de se détruire. Remettant supposément en cause le sacré de l'union "I never said I would stay to the end", l'échec de cette histoire se termine dans un bris de verre, ironiquement presque appaisant. Le drame ne s'arrête pourtant pas là. L'harmonieux 'homesick' et son instrumentation fabuleusement riche à coups de cordes, de pianos, de guitares, basse et batterie, renforcée par les mots et l'inéxorable envie de Smith de tout quitter, dévaste un peu plus ce qui reste de l'auditeur. L'ultime plage de ce chef d'oeuvre achève définitivement l'usure reçue pendant près d'une heure. 'Untitled' et ses sonorités gémissantes dramatisent à jamais un Robert Smith rongé par le mal et le malin. Le fascinant exercice final de guitare smithien débutant au bout de quatre minutes vient se perdre dans les méandres d'une dernière montée de claviers, signant ici enfin la fin d'un disque magnifiquement sombre et intemporel.
Certes, cet album est moins flou que 'seventeen seconds', moins gris que 'faith' et moins sanguinolant que 'pornography', mais la richesse de ce traumatisme évident qui donne le nom à cet disque dépasse les limites de l'entendement.
En bonus, de nombreuses maquettes inédites à ce jour, et pour la plupart instrumentales, enrichissent ce monument déjà si florissant. 'Homesick', 'the same deep water as you' , mais aussi 'plainsong' et 'lullaby' constituent les plages les plus intéressantes à découvrir. Trois titres inédits jusqu'alors ('noheart', 'esten', 'delirious night')et non négligeables font également partie de cette jolie collection de raretés. A noter enfin, la reprise du 'pirate ships' de Judy Collins, uniquement sorti via internet, clôturant le second cd.
Pour terminer, dans une version remasterisée, The Cure nous gratifie sur le troisième cd de la version compléte de 'entreat', rebaptisée 'entreat plus', enregistré live à Wembley en juillet 1989. Irréprochable à tout niveau, ce dernier disque ajoute la pière finale à ce merveilleux édifice qu'est 'disintegration'.

jeudi 20 mai 2010

Foals - This orient (2 x 7") (2010)


Retour de la bande d'Oxford pour leur premier veritable simple extrait de leur second opus 'total life forever'. Si l'ambiance est beaucoup plus festive que pour 'spanish Sahara' (Celui ci avait été pressé dans le cadre du Record Store Day.), un évident constat de maturité s'affiche à l'écoute de ce nouveau morceau. Certes, le rythme n'est plus aussi endiablé que sur les 'Cassius', 'red socks pugie' ou encore 'olympic airways' issus du premier album 'antidotes'. Toutefois, l'intensité y gagne en qualité et 'This orient' se montre plus réfléchi que ses prédecesseurs. La spontaneité du premier disque fait place à une pop équivalente à une entrée dans l'âge adulte. Si certaines vocalises en début et fin de titre peuvent rappeller bizarrement Jónsi (leader de Sigur Rós), Foals signe ici un tube parfaitement calibré où la voix de Yannis Philippakis se pose joliment sous une pluie de guitares étincellantes. Avec ces quatre minutes de perfect pop song, le groupe fait déjà figure de favori pour le titre de révélation de l'année 2010.
A contrario, les remixs groovy de 'this orient' par Starkey et de 'spanish Sahara' par Chad Valley en faces b s'avèrent parfaitement dispensables. J'ose espèrer que ces choix relevant de la facilité ne se renouvelleront pas à chaque single.

dimanche 16 mai 2010

Delphic - Acolyte (cd) (2010)



En 1982, Morrissey écrivait : 'Manchester, so much to answer for'. Depuis les Smiths se sont fait la malle, New Order s'est désagrégé en un freebass lieutenant, et Ian Brown présente un physique aux antipodes de notre bon vieux Mozz mais en parfaite adéquation avec ses ventes de disques. Bref venir de Manchester ne constitue plus une carte de visite des plus excitantes. Delphic, nouvelle sensation mancunienne sort pourtant son premier album 'Acolyte' sur le label très hype, Kitsuné Music. Et c'est peut-être une raison supplémentaire pour se méfier de ce groupe qui risque de très vite de disparaître des petites soirées parisiennes branchées. Essentiellement à cause de l'inconsistance de leur album, car Delphic, machine à danser (machine à lasser?) oscille entre Fischerspooner et un résidu de New Order ayant donné congé à leur bon vieux Hooky. Cependant quand on connait la bouillie cocainée que s'évertue à nous déverser Fischerspooner depuis les excès de leur premier effort, il y a fort à parier que Delphic, au delà d'un talent musical des plus approximatif, s'est trompé de wagon. Jamais le groupe ne réussit à pondre un tube, une bombe pour nous transporter et leur pardonner leur immaturité. Si Delphic rime avec 'Technique', jamais le jeune trio n'atteint l'élégance d'un des tous meilleurs albums de la bande à Barney Sumner, Ce n'est pas faute pourtant d'avoir essayé mais même les titres tels que 'submission' ou 'doubt' semblant empruntés à la galaxie joy division et consorts ('transmission' et 'doubts even here') sonnent faux, comme une bouillie électronique parfaitement inconsistante. Il ne reste pas grand chose, pour ne pas dire rien, pour sauver ce groupe, pas même une jolie pochette.
Si the XX présentent déjà une maturité stupéfiante, Delphic devra sérieusement revoir sa copie si ils rêvent d'accéder un jour au Panthéon mancunien, Pour le moment, ils ont davantage leur place dans les bacs à soldes des disquaires.

samedi 15 mai 2010

Unkle - Where did the night fall (3cd) (Rough Trade Edition) (2010)


Trois ans après 'war stories', le dernier veritable album de Unkle, ('more stories' sorti juste après etant une compilation de titres et de remixs enregistrés à la même époque que l'album, 'end titles....stories for film' étant un concept album présentant diverses chutes de studio utilisées pour des bandes originales de films ainsi que des spots publicitaires, 'end titles...redux' (enfin) délivrant des réinterprétations lyriques de titres du disque précédemment cité), James Lavelle est de retour avec 'where did the night fall'.
Une fois encore, le produit est joliment soigné avec boite argentée, livre en dur présentant photographies et dessins pour le moins obscur, livret avec paroles et crédits des inévitables guests du disque, ainsi qu'une double pochette pour le disque contenant d'un côté l'album et de l'autre les mêmes plages en version instrumentale. On ne lésine donc pas sur les moyens cher Unkle. Et pourtant le disque sans être mauvais n'est jamais très accrocheur. La production est forcément calibrée, mais l'ensemble du disque semble complétement formaté et surtout uniforme. Malgré la présence d'artistes tels que The Black Angels, Autolux, Mark Lanegan ou encore South (groupe signé à l'origine tout comme Unkle sur Mo' Wax), l'album ne décolle vraiment jamais. Pas de tubes en puissance, l'effet de suprise ne semble plus fonctionner et les titres se suivent d'une manière très lisse. Il est vrai qu'à l'époque de 'psyence fiction' (premier album de Unkle) James Lavelle était accompagné de Josh Davis plus connu sous le nom de Dj Shadow. Celui-ci fut remplacé par Richard File sur le second opus 'never never land' (dernier véritable bon album de Unkle à mon sens) ainsi que sur 'war stories'. Mais depuis James Lavelle est bien seul. Car ce n'est pas Pablo Clements, ex Psychonauts, qui réussit à retrouver le côté psychedelique et novateur des débuts de Unkle sur ce nouveau disque.
Les fans y trouveront peut-être leur compte. Toutefois cet essai reste à mon sens très fade.
A noter qu'au delà du titre bonus sur le pressage japonais ou sur le pressage australien de 'where did the night fall', Rough Trade a édité un cd bonus exclusif tiré à 300 copies contenant un mix de 70 minutes intitulé 'where did the night fall surrender sounds def mix'. Cela en valait-il vraiment la peine?

vendredi 14 mai 2010

Coconut Records - Bored to death (7'') (2010)


Coconut Records est un projet musical de l'acteur américain Jason Schwartzman. Fétiche de Wes Anderson, il a déjà sorti deux albums dont l'excellent 'Davy' paru en 2009.
A l'occasion du Record Store Day, Coconut Records a sorti en catimini aux Etats Unis un 7" blanc incluant l'inédit 'bored to death'. Si le goût évident de l'artiste multifacette pour les Beach Boys et les Beatles ressortait très nettement de ses précédents travaux, l'intérêt pour le jazz n'avait pas encore été révélé par celui-ci jusque là. Pourtant c'est bien 1 minute et 46 secondes de jazz cabaret qu'il nous offre sur ce vinyl. Efficace, plaisant, catchy, le titre glisse tout seul. Seule déception, la durée plus que réduite du morceau. Ce titre a été écrit à l'origine pour la B.O. de la série du même nom diffusée par la chaine américaine HBO. Jason Schwartzman y tient d'ailleurs un des rôles pricipaux.
En face b figure une version instrumentale de 'nighttiming', titre présent à l'origine sur l'album du même nom (sorti en 2007).
On se contentera de cela pour le moment, mais il est vrai que le prochain album de Coconut Records est attendu ici avec énormément d'impatience !

jeudi 13 mai 2010

The National - High violet (cd) (2010)


Deux ans après le percutant 'boxer', the National reviennent avec un nouvel album 'high violet', leur premier pour le label 4AD. Une étrange sculpture de l'américain Mark Fox orne la pochette et laisse présager d'un disque compliqué.
Cependant, malgré le divinement saturé 'terrible love' ouvrant cette nouvelle galette, c'est un disque moins brutal, plus posé et surtout plus mature qu'ont écrit les cinq de Cincinnati. 'Sorrow' et sa mélodie aérée fait mouche instantanément. La voix de Matt Berninger grave et remplie de bourbon est en parfaite harmonie avec une instrumentation haut de gamme. 'Anyone's ghost' confirme l'aisance d'écriture méloduese qu'a atteint The National. L'entrée grinçante de 'little faith' laisse vite place à une communion symphonique encore une fois racée. 'Afraid of everyone' séduit par la tension qui gagne progressivement le morceau. Un rif de guitare vient se perdre entre la voix solenelle du chanteur autiste et l'ensemble des autres instruments, avant un final éblouissant d'intensité.
Le single 'bloodbuzz Ohio' reste dans la lignée du predecesseur de ce nouvel opus, avec toutefois une dimension sonore plus étoffée que par le passé. Puis 'Lemonworld', riche et élégant, relance la version 2010 de the National au quart de tour. 'Runaway', ballade tranquille et presque ensoleillée, ajoute une touche de légèreté supplémentaire à cet album. 'Conversation 16', single potentiel subtilement teinté de violet, ravit l'oreille par sa mélodie enchanteresse.
'England' constitue certainement le joyau de cette nouvelle livraison. Par sa grâce il illumine une fin de disque légèrement gâchée par la plage finale 'vanderlyle crybaby geeks' somme toute un peu fade en comparaison des autres pépites de ces 47 minutes.
Une production bien plus riche que sur leurs réalisations antérieures, the National a réussi à quitter le ring sale aux odeurs de souffre pour un club vip chic fleurant bon la violette fraiche et distinguée.

mardi 11 mai 2010

The Wedding Present - Live 1988 (2cd) (2010)


Après un double CD 'live 1987' sorti en 2007 par Talitres records, the Wedding Present continuent les ressorties de leurs official live bootlegs. Disponibles à l'époque sous le format cassette et vendus lors de leurs concerts, ces deux lives, le premier à Rotterdam en mars 1988, le second à Valence en novembre 1988, remasterisés sont donc pour la première fois édités en cd.
Il reste un peu de souffle du format initial, cependant la qualité sonore de ces deux disques est tout à fait correcte, et surtout bien meilleure que le live à Warsaw en bonus cd de l'édition limitée du 'swords' de Morrissey sorti l'année dernière. Puisque j'évoque le Mozfather, petite annecdote relative au concert de Rotterdam, avant 'what did your last servant die of?' David Gedge, leader du groupe, raconte : 'We are the Smiths, actually. I'm Morrissey. This is Johnny Marr here. We're reformed for this gig. We're on EMI and HMV records'. Clin d'oeil au split fin 2007 du groupe mancunian, je ne saurais expliquer l'exacte raison de cette intervention. Assez ironiquement devrais-je ajouter, David Gedge enregistrera quelques années plus tard (1999) avec son groupe du moment 'Cinerama', un cover de 'London', magnifiquement réinterprétée d'ailleurs.
Ces deux live reprennent essentiellement des titres de 'George Best', premier véritable album du groupe. Le groupe de Leeds joue vite, très vite même parfois, plutôt juste la plupart du temps. A noter que sur le second cd apparaît une version live de 'Kennedy' et de 'no' déjà annonciateurs à l'époque du prochain opus, le fracassant 'Bizarro'.
Un joli document pas indispensable mais que les fans du Weddoes peuvent ajouter à leur collection.

lundi 10 mai 2010

Jónsi - Go (deluxe cd + dvd) (2010)


Si le collectif islandais Sigur Rós semble mis au repos pour une durée indéterminée, Jónsi son leader et guitariste est plus actif que jamais.
En effet après Jónsi and Alex et leur 'Riceboy sleeps' sorti en 2009, c'est une seconde parenthèse qu'ouvre Jón Þór Birgisson, avec ce premier véritable album solo sobrement intitulé 'go'.
La première surprise est de constater l'abandon (certainement provisoire) de l'islandais pour un chant en anglais. Jónsi ne nous avait jamais habitué à comprendre la nature de ses textes auparavant. (à moins d'une tentative de déchiffrage via le net).
Le disque démarre sur la mélodie (trop?) enjouée de 'go do'. La voix reconnaissable entre mille du falsetto islandais est peut-être ici un peu utilisée à outrance dans un dédale inutile de vocalises. La composition presque joyeuse n'en demeure pas inintéressante, mais à vouloir un peu trop en faire, le lutin aux ailes d'ange gâche sa tentative d'entrée grâcieuse. S'ensuit l'ensoleillé 'Animal arithmetic' qui pêche également un peu par sa rapidité, comme une réminiscence du 'tonight we fly' de the Divine Comedy.
'Tornado' apporte enfin la mesure de ce premier effort. Ce piano minimaliste et ses harmonies synthétiques traversent une atmosphère rappelant somme toute les grands moments de Moby (hommage au petit Buddha en plus titre de l'album?). Jónsi retourne ici dans le monde du rêve où il peut poser sa voix cristalline et déclencher un torrent de frissons chez l'auditeur.
Malgré certaines replongées vers des erreurs précédemment citées (excès de vocalises sur 'sinking friendships' et rythmes précipités sur 'around us'), le fantôme de Sigur Rós sort de la pénombre l'instant de deux titres magiques : le sombre 'kolnidur' et le grâcieux 'grow till tall'.
L'album se termine en beauté avec le majestueux 'hengilas' et ses quatre minutes poignantes à souhait.
L'édition deluxe inclut le dvd 'go quiet' (à ne pas confondre avec l'expérience édition contenant un dvd avec quatre morceaux joués par Jónsi and Alex). Celui-ci propose une performance intime de l'intégralité de l'album par Jónsi chez lui à Reykjavik. Ce petit joyau rend l'objet indispensable pour tout fan de Sigur Rós.

dimanche 9 mai 2010

LCD Soundsystem - Paris, Bataclan 08/05/2010

Premier soir d'une série de 2 concerts au Bataclan pour James Murphy venant présenter son nouvel album 'This is happening' dont la sortie est prévue le 17 mai.
Après 30 minutes de grotesques pitreries chorégraphiques de Yacht, duo signé sur DFA records, l'appréhension me gagne. Et si LCD Soundsystem n'était également qu'une hype? La réponse ne tarde pas à arriver.
20h45, les lumières s'éteignent et 'us v them' transforme la salle parisienne en un véritable dancefloor. Murphy parfaitement décontracté tombe très vite la chemise blanche pour garder un t-shirt bien plus adapté à la bouillante performance dont il va nous régaler. Il enchaine avec le nouveau single 'drunk girls' et son tempo imparable. Le public est déjà conquis et pourtant la machine vient à peine de démarrer. Replongée dans 'sound of silver' pour un 'get innocuous' de grande tenue, avant de nous gratifier d'un 'y'r city is a sucker' datant des débuts de LCD Soundsystem, les 7 acteurs s'en donnent à coeur joie sur scène. 'I can change' et 'pow pow' seront les deux seules autres nouveautés de ce concert enflammé. 'Daft punk is playing at my house' constitue un des musts de ce show. Les 2 guitares et la basse mélées à la batterie et à la seconde percution donnent une envie irrésistible de danser. Un percutant 'Tribulations' et un 'Yeah' de tout feu, la machine LCD ne rendra rendra les armes qu'au bout d'une heure et quart de pure folie.
Deux ou trois minutes de répis avant un encore de trois morceaux dont le très attendu 'losing my edge'. 'NY I love you' vient somptueusement éteindre la fête. Les lumières se rallument, restent les souvenirs et une chemise trempée pour attester d'une soirée hors du commun.

Setlist :
Us v them
Drunk girls
Get innocuous
Y'r city is a sucker
Pow pow
Daft Punk is playing at my house
All my friends
I can change
Tribulations
Movement
Yeah
-------------------
Someone great
Losing my edge
NY I love you

samedi 8 mai 2010

The National - 07/05/2010 - Paris, Zenith

C'est relativement inquiet que je me rendais hier soir au Zenith pour assister à un baptème de feu : mon premier concert de The National. Plusieurs fois manqués par le passé, dont une interview avortée par une énième grève SNCF, ma crainte d'un dépucelage déplaisant dans cette salle sans âme allait heureusement être vite dissipée.
A 20h, Matt Berninger et sa troupe se lancent dans l'arène pour un 'Mistaken for strangers' un tantinet ralenti, mais tout de même bien magique. Certes le son des cuivres est quasi inaudible, mais c'est le prix à payer une fois encore dans cette salle maudite. Le groupe distille ensuite quelques titres de leur imminent nouvel album : 'Anyone's ghost', le single 'bloddbuzz Ohio' et surtout l'excellent 'Afraid of everyone'. Je suis très vite stupéfait par le côté autiste du leader de The National. Des mouvements de mains perdus, le dos courbé vers la batterie, la manière aussi de marmonner voire de hurler hors micro, si l'alcool a sérieusement du imbiber l'américain, il semble évident que certains fantômes le hantent en permanence.
S'ensuit un retour vers 'boxer' avec le divin 'slow show' au son de guitare si proche du 'how soon is now?' des Smiths, puis 'squalor Victoria' qui trouve joliment sa place dans ce set avant une replongée dans les titres de 'high violet'. La découverte du majestueux 'England' me prédispose à d'inévitables frissons dès les premières notes de 'fake empire'. The National se lance ensuite dans un 'mr November' d'anthologie, où Matt B. descend de scène et s'invite jusqu'au milieu du public, suivi par un backliner qui assure davantage le retour micro que la sécurité du monsieur.
Enfin, la touche finale du concert est pour 'terrible love', et sa batterie si proche de 'brainy' (malheureusent pas jouée ce soir).
Pas de rappel, mais une heure de concert pour ces very special guests de Pavement, je ne peux pas faire la fine bouche. D'autant plus que l'expérience d'hier soir fut plus que convaincante, malgré le gargantuesque endroit. D'ailleurs l'idée de me rendre à la prochaine édition de la route du rock à Saint Malo germe déjà dans mon esprit, c'est dire.

Setlist:
Mistaken for strangers
Anyone's ghost
Bloodbuzz Ohio
Afraid of everyone
Slow show
Squalor Victoria
Little faith
Coversation 16
Apartment story
England
Fake empire
Mr november
Terrible love

jeudi 6 mai 2010

Errors - Come down with me (2010) (cd)


Issu du label fondé par leurs compatriotes Mogwai, les écossais de Errors livrent deux ans après leur coup d'essai un nouvel album 'Come down with me'. Entièrement instrumental, cet disque est pourtant musicalement assez éloigné du post rock de leurs ainés. Moins compliqué structurellement, jouant sur des sonorités plus électroniques et sur des tempos plus joyeux, la jeunesse des 4 Errors est pourtant déjà remplie d'une immense maturité. L'ouverture se fait avec 'bridge or cloud?'. Un morceau riche en tout point: Mélodie, instruments, changements de rythmes, la facilité semble de mise sur cet album. 'A rumour in Africa' fait certainement palir d'envie le label Kitsuné devant ces boucles rythmiques fécondées par une guitare merveilleusement groovy, le tout cajolé par des claviers sensuellement exploités. 'Supertribe' enfonce d'ailleurs le clou avec son électronique aisée et irresistible. Mais Errors ont bien plus d'une corde à leur arc, et le spectre de Slint fait son apparition sur 'antipode'. Jonglant également avec une electronica digne du label berlinois Morr Music sur 'the erskine bridge', le quatuor ne lasse sur aucun titre de ce petit bijou. Neu n'est pas non plus renié sur les plages 'sorry about the mess' ou 'the black tent'. 'Beards', le morceau final à la basse merveilleusement grave, se termine dans un déluge de guitares dans une cadence frôlant parfois la décadence.
Ce disque gagne en intensité au bout de plusieurs écoutes, même si dès sa découverte il m'a paru instantanément brillant.
Syntax Errors? Je dirai plutôt le compte est bon.

mercredi 5 mai 2010

Death In Vegas - The Contino Sessions (1999) (cd)


Deux ans après un premier effort baptisé 'dead Elvis', Richard Fearless et Tim Holmes réinvestissent le monde de la musique avec ce que l'on peut comparer à un chef d'oeuvre du psychédelisme. 'The Contino sessions', le second opus de Death In Vegas est une petite bombe musicale qui a marqué le début des années 2000. Tout démarre avec ce son de guitare légerement distordu sur lequel vient se poser trois entétants la la la fredonnés par Dot Allison, annonciateurs d'une hypnotisante tornade électro-guitaresque de près de 6 minutes : 'Dirge'. Le décor est planté.
Bobby Gillespie, leader de Primal Scream, fait alors son entrée pour un rituel vaudou des plus malsains. 'Soul auctioneer' sent le souffre, la luxure et la perte de l'âme. 'Death threat' continue dans cette mouvance endiablée : des larsens de guitares mêlangés à une electronique sulfureuse. Décidemment le climat est sacrément dangereux dans l'univers de ce duo.
Iggy Pop s'amuse ensuite d'une voix sombre et froide à terroriser une jeune fille avant d'en finir avec elle. L'electrique 'Aisha' teinté de grognements et au final à bases d'orgues infernaux constitue un epoustoufflant single.
Jim Reid de the Jesus and Mary Chain apparait également dans la pénombre de 'broken little sister'. Une orgie de guitares mariées à une basse glaciale enfantent un des morceaux les plus extrèmes de cet album. Quatre autres instrumentaux enchanteurs sont également présents sur ce disque riche en références musicales.
C'est d'ailleurs un dernier instrumental 'Neptune city' qui vient clôre ce remarquable album tout droit sorti des enfers.
Malgré quelques titres parfois excellents, jamais les deux bidouilleurs londoniens ne réussiront à sortir un album aussi abouti par la suite.
Un disque merveilleusement addictif à posséder absolument dans toute discothèque qui se respecte!

mardi 4 mai 2010

Tindersticks - Paris, Bataclan (03/05/2010)

De retour à Paris dans un Bataclan plein comme un oeuf, la bande à Stuart Staples prend possession de la scène un peu avant 21h. Les 7 membres du groupe culte, entament leur set avec 'falling down a mountain' la plage qui ouvre et qui donne son titre à leur dernier album. Elégants, posés, charismatiques, les Tindersticks dans un feu de lumières vertes, bleues ou roses tentent de nous enivrer avec un 'Marbles' au demeurant magnifique, un 'Bathtime' impeccablement calibré, et pourtant comme dans un plat sans épices, la magie n'opére pas.....encore.
L'inutile instrumental 'Hubbards hills' m'inquiète même au plus haut point. Cependant mes craintes s'avèrent infondées et le très beau 'Peanuts' permet enfin au groupe de se lancer dans un incontestable sans faute. Le très calexicoen 'She rode me' me rappelle, malgré une noirceur parfois trop blanche, que certaines pépites sont bien présentes sur leur dernier opus. 'tyed' et ses crissements électriques m'hypnotise. 'black smoke', single peu entrainant, prend enfin chair sur scène. La berceuse 'factory girls' et le toujours merveilleux 'a night in' me font frisonner intensemment.
Même si Stuart Staples est toujours aussi dithyrambique, le public est conquis. S'enchaineront deux rappels. Le premier de deux titres dont un divin 'Can we start again', puis en ultime retour 'All this love', non présent sur la setlist et choisi par Stuart à l'issue du premier encore.
Cette fois le rideau tombe pour de bon, pas de troisième come back, même si celui-ci n'aurait pas été de trop.
Un concert un peu gâché par un début somme toute éteint, mais qui s'est illuminé de mille feux à mi parcours.

Setlist :
falling down a mountain
keep you beautiful
sometimes it hurts
marbles
bathtime
Marseilles sunshine
hubbards hills
peanuts
she rode me
the otherside of the world
tyed
black smoke
factory girls
a night in
harmony around my table
-----------------
can we start again?
no man in the world
-----------------
all this love

dimanche 2 mai 2010

The Big Pink - Tonight (7") (2010)


2009 fut l'année du succès pour les londoniens de The Big Pink. Leur premier album 'a brief history of love', sorti par le label 4AD en septembre dernier, fut relativement encensé par la presse musicale. De plus, leur single 'dominos' leur permit de raffler la mise sous la forme d'un véritable tube.
Croisement entre les Jesus and Mary Chain et Garbage, avec une toute petite pointe de Massive Attack, ce groupe sort un dernier extrait de leur premier effort discographique : 'tonight'. Uniquement disponible en 45t, ce morceau est un parfait exemple des limites (déjà?) atteintes par le duo. En effet, au delà du choix plus que douteux de sortir le titre le plus faible du disque, aucun soin n'est apporté dans l'aspect visuel de l'objet. Jusque ici, les 45t de The Big Pink bénéficiaient d'une présentation typiquement 4adienne avec des réalisations de Chris Bigg ou de Vaughan Oliver. Cependant ici, le vinyl est glissé dans une feuille rose de format A3 pliée en six, avec un 'tonight' doré placardé en plein milieu. Faute de goût musicale multipliée par un égarement de présentation, que reste t-il pour sauver ce disque? Une face B? Hé bien oui ! Avec un choix préalablement des plus douteux, le cover de 'sweet dreams' (de Beyoncé, et non d'Eurythmics) est une complète réussite. Demystifiant parfaitement l'electro r&b du titre de l'américaine, The Big Pink réussissent leur reprise haut la main. Leur version minimaliste sauve ce single du naufrage et suffit à justifier l'achat de celui-ci.

samedi 1 mai 2010

Wovenhand - The threshingfloor (promo cd) (2010)


David Eugene Edwards est de retour avec son Wovenhand. Deux ans après 'Ten stones', l'ex-sixteen horsepower, plus religieux que jamais, reprend sa quête et délivre 'The threshingfloor'. Toujours dans une demarche de rémission, l'américain prêche inlassablement des versets où la possession et la recherche du pardon sont omniprésents. Les sonorités se font parfois orientales comme sur 'a holy measure', 'the threshingfloor' ou 'terre haute'. Les incantations et les bénédictions de 'Raise her hands' nous entrainent pour une longue marche sur cette une route infinie qui nous semble nous conduire vers la terre sacrée ou vers l'enfer..... Car cette fois encore, le visage implacablement fermé du bonhomme n'est pas à la fête. Sa voix est toujours aussi habitée et perpétuellement sous tension tout au long du disque. David Eugene Edwards va jusqu'à se payer le luxe de revoir et corriger 'truth' de New Order, véritable joyau de ce nouvel opus !
Curieusement le pelerinage se termine ici à 'Denver city' dans une ambiance country qui dénote un peu avec la structure globale de ce huitième album. Il y est toutefois question de 'you're not the spirit', histoire de rester tout de même cohérent dans ce qui peut au premier abord nous paraitre absurde.....
Un disque qui équivaut une fois encore à un pelerinage dont il est impossible de sortir indemne.
Cette future livraison (l'album ne sortira que le 31 mai) apporte une pierre supplémentaire à l'édifice magistral de cet artiste tout simplement immense.