vendredi 19 novembre 2010

Interview des Charlatans - 04/11/2010

El Mobbo Music : Le premier single du nouvel album ‘Love is ending’ sonne très New Order avec ce son de basse au démarrage. Etait-ce quelque chose de voulu ? Y a-t-il une certaine nostalgie des grandes années de Manchester chez toi ?
Tim Burgess : C’est possible. Je suis très fan de New Order. C’est un de mes groupes préférés. J’ai écrit ce disque à Los Angeles, mais j’ai fait mon possible pour que celui-ci sonne comme un disque écrit en Europe. J’aurai vraiment aimé enregistrer ce disque en Angleterre, qui est l’Europe. (rires)

E.M.B. : Tu vis donc toujours à Los Angeles ?
T.B. : C’est exact mais il est possible que les choses changent prochainement. J’ai actuellement envie de passer beaucoup plus de temps en Grande Bretagne.

E.M.B.: Toujours à propos de New Order, tu as collaboré avec Peter Hook sur son projet maintenant défunt Freebass. Tu peux nous en parler ?
T.B. : Je connais tous les membres de New Order. J’ai passé du temps avec eux. Peter voulait que je contribue à ce projet en chantant sur un titre. Je ne pouvais pas refuser. Si ça avait été pour Barney ou Stephen, je n’aurai pas pu refuser non plus.

E.M.B. : C’était quelque chose de spécial pour toi cette collaboration ?
T.B. : Absolument. J’ai écrit les paroles. Je voulais que Peter aime ma contribution et j’avais une idée dans la tête sur ce que j’allais faire. Peter et moi n’avons jamais parlé du texte de ce morceau, mais je pense qu’il l’a apprécié.

E.M.B.: Le nouvel album ‘Who we touch’ a un son rafraichissant et contient des pop songs joliment écrites. Après toutes ces années, comment est-il aussi facile pour les Charlatans de sortir d’aussi bonnes chansons ? Avez-vous une recette miracle car la plupart des groupes durent le temps de trois ou quatre albums, parfois même moins ?
T.B. : C’est vrai. Je me souviens lorsque les Charlatans se sont formés, nous avions un contrat de management de groupe qui durait 3 ans. Et normalement ensuite nous devions splitter. C’est ce qui était prévu ! Nous ne pensions pas que nous durerions aussi longtemps, et pourtant 20 ans plus tard, nous sommes toujours en activité.
Ce que je ne peux pas faire avec les Charlatans, je l’utilise pour mon projet parallèle. C’est certainement ce qui me permet de garder cette fraicheur d’écriture au sein du groupe.
J’aime aussi produire. J’ai travaillé à la production de pas mal de nouveaux groupes. La plupart d’eux sont de Londres, font du post-punk. Cette jeunesse avec laquelle je travaille doit m’apporter aussi beaucoup d’énergie qui font que les disques des Charlatans sonnent toujours avec beaucoup de fraicheur.

E.M.B. : J’ai l’impression que l’album précédent ‘Cross my path’ a été comme un redémarrage dans la carrière des Charlatans. Tu es d’accord ?
T.B. : Complètement. C’est à ce moment là que j’ai arrêté de boire et de prendre des drogues. Mon état d’esprit est devenu plus sain et cela a certainement contribué à bien repartir avec le groupe.

E.M.B. : L’édition limitée de l’album contient un second disque avec des démos et des préversions des titres de ‘Who we touch’. Etait ce votre volonté de sortir le disque ainsi, ou la maison de disques est-elle derrière tout ça ?
T.B. : C’est Cooking Vinyl qui a voulu ça. Mais lorsque nous avons enregistré les démos avec Mark Collins (guitariste des Charlatans) nous avons essayé de faire quelque chose de bien et de très propre, car nous savions dès le départ qu’on offrirait ces morceaux à ceux qui achètent l’album. J’ai donc essayé de choisir les meilleures idées que l’on avait pu avoir lors de l’enregistrement des ces morceaux. Les versions sont assez différentes de l’enregistrement final. La plupart de ces démos sont plus lentes. Nous découvrions les morceaux à ce moment là. C’est avec le temps qu’ils ont pris de la matière.

E.M.B.: ‘Some friendly’ a été réédité il y a quelques mois, à l’occasion du 20ème anniversaire de sa sortie. Est-ce que tu a participé à cette réédition ? Est-ce un disque que tu aimes toujours ?
T.B. : J’aime toujours cet album. Les années passées et forcément il y a une évolution dans le son des Charlatans. Mais je reste fier de ce disque.
Beggars Banquet en 2009 m’a contacté pour la réalisation de l’édition deluxe de ‘Some friendly’. Il y a eu également le Primavera Sound Festival qui désirait qu’on particpe à l’affiche du festival en 2010. Pour nous c’était quelque chose de génial et on désirait fêter nos 20 ans de carrière de la meilleure manière possible. Cependant avec l’enregistrement de ‘Who we touch’, nous n’avons pas donné beaucoup de concerts à cette occasion. Il y a donc eu Primavera, Glasgow et Manchester. Ces concerts restent un grand souvenir car sans vouloir me montrer nostalgique, il y avait à nos débuts des jeunes de 15, 16 ans qui venaient nous voir et aujourd’hui notre public est davantage composé de trentenaires voire même plus. Il y a donc certainement une fidélité dans nos fans, même si il y avait énormément de jeunes devant la scène qui ne devaient même pas être nés lors de la sortie initiale de notre premier album. Les anciens étaient bien là, mais ils restaient au fond. (rires).

E.M.B. : Tu as collaboré avec Crookers. Peux tu nous en dire plus ?
T.B. : Je ne sais pas grand chose sur eux. C’est un groupe qui a visiblement beaucoup de succès, un peu comme Kanye West. Ils font du hip hop. Ils ont sorti cette année un album qui s’intitule ‘Tons of friends’. Je suis dessus, tout comme Kanye West. J’ai aimé cette collaboration avec cette ligne de guitare. Ca sonne un peu blues avec un mix de hip hop. Seb Caudron a réalisé une video de ce titre ‘Lone white wolf’ au moment de Thanksgiving l’année dernière. C’est une video énorme qui a necessité un budget hollywoodien !

E.M.B. : Es tu ami avec le groupe ‘The Horrors’ ? Ils ont remixé ‘Love is ending’ et ils avaient déjà retravaillé ‘The misbegotten’ issu de ‘You cross my path’.
T.B. : Oui, ce sont des potes. Ils ont remixés deux titres de l’album. Faris a contribué à la réalisation de la pochette de ‘Who we touch’. C’est certainement un des mes amis les plus proches. Josh Third et moi travaillons actuellement à mon second disque solo. C’est en chantier pour le moment.

E.M.B. : As-tu réellement collaboré avec Joaquin Phoenix et son projet de disque rap ? Il y a eu tant d’intox à ce niveau qu’on ne distingue plus le vrai du faux.
T.B. : Oui c’est vrai. Avec Joaquin rien n’est très clair, mais l’histoire derrière tout ça c’est qu’un ami m’a emmené un soir dans un restaurant de Los Angeles pour rencontrer Joaquin et parler de son projet. Toutefois, Joaquin n’est pas venu. Nous nous sommes finalement rencontrés dans un studio deux semaines plus tard. Antony Langdon de Spacehog était présent et nous avons enregsitrés quelques titres. Cette expérience a duré deux semaines. Antony a écrit les morceaux, Joaquin les produisait. C’était quelque chose de très intense, de différent de ce qu’on connaît. Il y avait beaucoup de spontaneité pendant les enregistrements. J’ai fait les chœurs et enregistré quelques lignes de guitares. Je ne sais pas ce qu’ils vont vraiment en faire car ce n’est jamais sorti. D’après ce que j’ai entendu, ma contribution vocale devrait être utilisée sur un disque de hip hop qu’Antony planifie de sortir. Je n’en sais pas plus. Je n’ai plus jamais revu Joaquin depuis ces deux semaines.

E.M.B. : Un petit retour vers Manchester. Si tu devais choisir entre une reformation de New Order ou de The Smiths, laquelle choisirais tu ?
T.B. : Definitivement New Order. Ce serait une grande competition entre les deux groupes et ce serait formidable de revoir Johnny Marr et Morrissey ensemble sur scène, mais tu sais que je suis très fan de New Order, donc….

E.M.B. : Si les Charlatans n’avaient jamais existé, qu’aurais tu voulu faire comme travail ?
T.B. : Je pense que j’aurai aimé être designer en vêtements. A la base je travaillais dans un bureau et je n’aurai jamais imaginé que mon rêve devienne réalité. New Order m’a donné l’envie de créer un groupe. En fait je suis né à Manchester mais j’ai vécu dans le Cheshire qui est en banlieue de Manchester. Deux des membres de New Order viennent de Manchester et les deux autres de Macclesfield du comté de Cheshire. Et je me suis dit, c’est dingue deux membres du groupe qui a vendu le plus de singles au monde (‘Blue Monday’) viennent du même coin que moi ! Ca m’a donné le courage d’essayer et 20 ans plus tard nous sommes toujours là

dimanche 5 septembre 2010

Rock En Seine 2010

C’est sous une météo très maussade qu’a démarré la septième édition du festival parisien Rock en Seine. En effet à peine arrivés sur scène, les américains de Minus The Bear démarrent leur set sous une averse. Peu inspirés, délivrant un rock somme toute bas de gamme, la manifestation ne démarra pas de la meilleure manière. Heureusement les lillois de Roken Is Dodelijk chassent les précédents nuages musicaux avec une prestation de très bonne tenue. Bien en place, vifs et prometteurs, le rock qu’ils produisent m’enchante véritablement. Un groupe à suivre de près.
Puis se pointe sur la grande scène Kele Okereke. Le leader de Bloc Party (en veilleuse actuellement) en chemisette colorée et short Adidas produit un set aux relents d’un dance machine. Le côté décontracté et amusé de l’anglais fait toutefois mouche. Restant principalement sur les titres de son album solo, celui n’oublie pas les fans de son rock band en distillant un medley electro de ‘blue light/ares/one more chance’ et concluant son set par un ‘flux’ de très bonne tenue.
Le meilleur concert de cette première journée est adjugé à Foals. Le quatuor d’Oxford ne quitte plus la France (ils étaient à la route du Rock il y a deux semaines et reviennent prochainement pour une tournée.). Sous une pluie fine et dérangeante, les anglais livrent une quarantaine de minutes de concert intense. Principalement axés sur leur dernier opus ‘Total life forever’ sans oublier l’hymne ‘Olympic airways’ issu de ‘Antidotes’, la machine tourne à plein régime. Il n’est pas possible d’en dire autant du groupe qui leur succéda. The Kooks ne réussissent plus à m’enivrer avec leur pop adolescente décidément bien ennuyeuse. Fort heureusement, ils jouent encore certains classiques de leur premier album car depuis ils se sont sérieusement empêtrés dans une écriture des plus insipides. Et ce n’est pas le nouveau titre entendu lors de ce premier soir qui semble inverser la tendance. A la différence de ces jeunots, French Cowboy affichent physiquement et musicalement une bien plus grande maturité. Les anciens Little Rabbits, parfaitement rodés sur scène, déversent un rock puissant et plaisant. Les longues mélodies, parfois bouclées, de leurs compositions m’impressionnent véritablement. A mon sens, c’est la très bonne surprise du jour.
A contrario, les pâles Black Rebel Motorcycle Club constituent une prévisible déception. A l’image de leurs derniers albums, les californiens ne sont plus que l’ombre d’eux-même. ‘Love burns’ ne réussit pas à sauver leur pauvre performance et m’incite à quitter le site de Saint Cloup plus tôt que prévu….

La seconde journée démarre sous le soleil et sous le signe de la jeunesse avec Two Door Cinema Club. Les irlandais pratiquent une pop joyeuse et rythmée. Le public est séduit par les pop songs souriantes mais toutefois un peu répétitives de ce trio. L’aventure aussi plaisante soit-elle, durera t’elle pour eux ? Je n’en suis pas convaincu.
Suite au tragique décès du leader de Où est le swimming Pool lors du Pukkelpop festival, les organisateurs de Rock en Seine ont profité de la présence de Martina Topley Bird au sein de Massive Attack pour les remplacer. Celle-ci arrive sur scène dans une robe rouge, masquée d’un loup peint de la même couleur et au contour doré. Dans une formation des plus réduites, elle et son batteur/guitariste ninja nous entraînent dans une ballade musicale gentille et plaisante.
Réduits à un set electro accoustique, suite à un problème de matériel bloqué au Portugal, Jonsi et sa bande sont contraints et assurément frustrés de ne pouvoir fournir le set qu’ils se devaient de nous présenter. Le leader de Sigur-Ros dans son costume tout en guenilles pose sa voix de crystal sur un groupe forcément toute en retenue. L’endroit se prête peu à l’exercice, même si le lutin islandais et sa bande s’en sortent toutefois avec les honneurs.
LCD Soundsystem va enfin lancer la seconde journée du festival. James Murphy et sa troupe se lancent dans un show des plus réussis et fait danser le public comme jamais. Le côté bluffant dans leur show est bien le fait de découvrir que c’est un véritable groupe de scène et non juste de studio comme il serait aisé de l’imaginer. Les tubes déferlent ‘Drunk girls’, ‘Tribulations’, ‘All my friends’…Le show se termine par l’inévitable ‘New York I love you but you’re bringing me down’. On en redemande !
Ce n’est pas vraiment le cas pour Massive Attack. Le set du duo de Bristol nous en met plein la gueule avec un son puissant et un jeu de lumières idéalement calibré pour ce genre de manifestation. Horace Andy et Martina Topley Bird sont les guests de la soirée. Cependant, le côté froid et très pro de ces champions du studio ne fonctionne pas véritablement sur cette scène sombrement bleutée. Le merveilleux ‘Heligoland’ reste plus convivial à écouter chez soi.

Le dernier jour de Rock en Seine démarre on ne peut plus mal avec the Temper Trap. Les australiens me lassent très vite avec un chanteur à la voix insupportable et un rock très superficiel. A oublier de toute urgence !!!
The Black Angels dissipent heureusement ce début raté de festival. Avec un psychédélisme extrême (4 guitares sur certains titres mêlées au drone machine !), les américains m’hypnotisent par leurs mélodies diaboliquement efficaces. Quarante petites minutes où ils nous font découvrir quelques titres de leur prochain opus ‘phosphene dream’, mais où l’inévitable ‘black grease’ issu de ‘Passover’ trouve sa place. Dommage que le concert ait eu lieu en pleine après-midi, l’intensité dans l’obscurité aurait certainement été encore plus décuplée.
Passons sur le blues de Eels dont je n’ai vu qu’un seul titre et que je qualifierai de passablement anecdotique. Beirut vers 18h arrive sur la grande scène du festival. Leur set démarre par un ‘Nantes’ un peu décevant notamment à cause d’une rythmique bien trop sage et en retrait. Zach Condon revisite quelques titres de ses 3 albums avec une certaine chaleur émotionnelle. Toutefois il manque quelque chose pour m’enchanter véritablement. Un peu comme un plat manquant de saveur, les musiciens (très bons au demeurant) déroulent un set sous le signe du minimum syndical. L’endroit n’est pas être pas très adapté pour Beirut et malgré un nouveau titre sans grande surprise, la petite heure de performance laisse comme un goût d’inachevé.
Waves Machines et sa gentille électro ne marquera pas les foules. Quand à Roxy Music, que dire d’un monument qu’on tente de restaurer ? Certes, Bryan Ferry est irréprochable et méga classe, mais ses musiciens, aussi bons soient-ils, font peine à voir. On dirait un groupe de vieux copains qui fait un bœuf au café du coin pour fêter les retrouvailles. Les chansons ont vieilli en plus, certains solos de guitare datent sérieusement, bref cela reste une curiosité.
Enfin pour terminer cette aventure 2010, les canadiens d’Arcade Fire clôturent sur la grande scène le festival de Rock En Seine. Un son très puissant, un groupe calibré pour la scène, la colonie de musiciens impressionnent par son aisance à envouter les festivaliers. ‘Ready to start’ met tout le monde d’accord sur l’importance de cette formation dans le milieu du rock actuel. Malheureusement la prestation de la troupe de Montreal sera avortée par la pluie et le sous-équipement technique mis en place par les organisateurs. Un finish un peu frustrant donc, comme un feu d’artifice un peu gâché par quelques pétards mouillés.

En définitive du bon et du moins bon à Rock en Seine. Les trois noms à retenir de ce festival sont à mon sens : LCD Soundsystem, Arcade Fire et The Black Angels

dimanche 13 juin 2010

Teenage Fan Club - Baby Lee (7") (2010)


On avait plus de nouvelles du Teenage Fan Club depuis 5 ans. Leur dernier album 'man made' sorti en 2005 n'avait déjà pas remué les foules, les voici toutefois de retour aux affaires avec un single extrait du nouvel album 'shadows'.
Et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il n'y a rien de vraiment neuf dans le ciel du groupe de Glasgow. L'amour que Norman Blake et Gerard Love portent aux Byrds n'a pas changé. Toujours très pop, sentant bon la fin de l'été, 'Baby Lee' n'en est pas moins un single très fade manquant cruellement de relief.
La face b 'secret heart' lorgne davantage du côté du regretté Elliott Smith, et même si elle s'avère plus réussie que sa rivale de l'autre face, la magie n'opère toujours pas. Un retour donc peu glorieux d'un groupe qui nous faisait rêver il y a quelques années encore. Ici la messe semble dite, et aussi rapidement qu'un amour d'été, on va très vite oublier ces 2 inconsistantes compositions. Le Teenage Fan Club a cette fois pris un bien mauvais train.

mercredi 9 juin 2010

Cléo T. - 08/06/2010 - Paris, le Réservoir

Après une série de concerts donnés en Italie en octobre 2009, Cléo investissait hier soir le Réservoir pour son premier concert parisien. La princesse Clémence, accompagnée de ses quatre croquemitaines (banjo, guitare, contrebasse et batterie), démarrait son set au piano avec ‘I love me not’. Délaissant provisoirement son Korg pour venir s’installer au centre de la scène, la diva magnifiquement entourée lâchait une version de ‘Columbine’ des plus réussies. Les sifflements de ‘whistles in the night’ laisseront place à un son se durcissant et où le rock reprit ses droits. On pense à Jack The Ripper, Calexico, un petit côté Bad Seeds parfois. Le chant de la belle se pose parfaitement dans une orchestration irréprochable.
Le cover inattendu d'Elvis Presley ‘heartbreak hotel’ nous ramène dans une ambiance lynchienne à la couleur rouge sang. Le Réservoir se transforme l’instant de quelques minutes en One Eyed Jacks, le bordel déguisé en casino de Twin Peaks.
L’ambiance lorgne également vers l’univers du ‘Death proof’ de Quentin Tarantino.
L’autoharpe sous le bras, Cléo se lance ensuite dans une jolie version du futur classique ‘me & the ghost’. Le public se ravi de la prestation des cinq parisiens. En fin de set, Nico et Cléo se lancent dans un ‘falling leaf ‘d’anthologie. S’en suivra la berceuse ‘someday my prince will come’ avant un unique rappel, et puis la princesse et ses fantômes disparaîtront par l’endroit où ils sont venus.
Dévoilant au total une douzaine de titres en vue d’un album à sortir en 2011, on ne peut qu’aspirer à retrouver très prochainement ces faiseurs de rêves dans de nouvelles aventures scéniques.

Setlist :
I love me not
Columbine
Whistles in the night
We all
Heartbreak hotel
Me & the ghost
Song to the moon
Little girl lost
The girl in the house at the end of the world
Dead and gone
Falling leaf
Someday my prince will come
-----------------
Wie traurig dieser Abend

mardi 8 juin 2010

Jonsi - 07/06/2010 - Paris, Bataclan

C’est dans un décor de fin du monde que Jonsi investi hier soir la scène du Bataclan. Une sorte de papier jaunâtre tient lieu de fond d’écran. Le leader de Sigur Ros démarra son set par un titre inédit, ‘All by myself’. Moment de grande intimité où le lutin islandais avec sa guitare acoustique fut simplement accompagné par Alex Somers au xylophone. Un véritable parchemin apparu ensuite sur l’écran et s’enflamma au cours de ‘Hengilas’. Le show de Jonsi fut à la fois visuel et auditif. Par certains moments et cela malgré la chaleur intenable de la salle parisienne, l’envie de fermer les yeux et de se laisser bercer par la magnificence des morceaux joués par les 5 musiciens devenait très intense. Car c’est bien d’intensité qu’il s’agissait dans cette performance. Certes la puissance de Sigur Ros était un peu mise de côté, mais émotionnellement rien n’a été oublié. Jonsi dans ses guenilles mad-maxiennes ensorcelle de sa voix parfois irréelle le public pendant plus d’une heure et vingt minutes. Nous gratifiant de plus d’un inédit joué pour la première fois hier, ‘think of chickswithdigs’, la magie est vraiment à son paroxysme. Seul véritable bémol, le côté un peu sumo du batteur qui a certains moments cognait vraiment très très fort. Affublé d’un véritable costume d’indien lors du rappel, Jonsi cloture son set par 2 titres. ‘Animal arithmetics’ tout d’abord suivi de l’extraordinaire ‘Grow till Jezz’, où le spectre de Sigur Ros fit enfin son apparition le temps d’une apocalypse musicale inoubliable.
Même si les conditions seront différentes, j’attends avec impatience son retour lors du festival de Rock En Seine le 28 août prochain !

Setlist :
All by myself
Hengilas
Icicle sleeves
Kolniour
Tornado
Think of chickswithdigs
Sticks and stones
Saint Naive
Go do
Boy likiloi
Piano song
Around us
-------------------
Animal arithmetics
Grow till Jezz

dimanche 6 juin 2010

Lali Puna - 05/06/2010 - Paris, Nouveau Casino

Suite à la triste annulation du Furya Sound Festival qui devait se tenir ce week-end, c'est presque miraculeusement qu'il fut possible de retrouver Lali Puna dans une salle parisienne hier soir. Certes point de Notwist, malgré le fait qu'ils partageaient initialement l'affiche du défunt festival, toutefois le bonheur de retrouver les quatre munichois dans une petite salle de la capitale fut réellement atteint.
Précédés par les français de Saycet qui nous firent découvrir leur électro visualo-boards of canadienne pour une prestation plus qu'honnête, manquant peut-être un peu d'humanité, puisque les trois membres restent blotis derrière leurs machines. Cependant, en terme de première partie, j'ai connu bien pire.
Lali Puna arrive sur scène vers 21h10, démarrant avec l'instrumental 'future tense', avant de lancer les débats avec l'excellent 'safe tomorrow'. Même si Valerie Trebeljahr la chanteuse d'origine sud-coréenne est plutôt statique derrière son Korg, l'énergie émanant de la scène est très intense. Markus Acher, leader de Notwist, plus barbu que jamais, passe régulièrement du Moog à la basse et se remue comme à son habitude sur la scène. Les bidouillages de Christian Heiss et l'excellent jeu de batterie de Christoph Brandner m'enchantent rééllement pendant une petite heure et demie. Principalement accès sur le dernier opus 'our inventions', Lali Puna nous gratifiera, entre autre, d'une version stereolabesque de 'grin and bear', ainsi qu'une replongée dans leur premier effort avec 'everywhere & allover', sans oublier le dubesque 'scary world theory' issu de l'album du même nom.
Un excellent concert des protégés du label Morr Music que j'espère bientôt de retour en France.

vendredi 28 mai 2010

Foals - Total life forever (boxset) (2010)


Après deux premiers extraits, le second opus de Foals apparait enfin dans les bacs des disquaires. Disque très attendu après une excellente prestation au Trabendo, mi avril, et le gigantesque 'spanish Sahara' sorti en 7" exclusivement pour le record store day, 'total life forever' est un disque de grande tenue.
Dès les premières minutes de 'blue blood', la plage d'ouverture, le constat d'une évolution musicale des cinq musiciens d'Oxford est indéniable. Alors certes, le son minimal des guitares est toujours omniprésent, cependant l'orientation de celui-ci est bien moins africanisé. Le prochain single 'Miami' est une excellente illustration de ce son nouvellement acquis. Plus groovy, plus chaloupé également, les chansons semblent trouver leur essence dans une plus grande simplicité que sur le precédent album 'antidotes'. Si 'total life forever' et 'black gold' tendent un peu à enfoncer le disque dans une structure classique et facile, l'album prend une autre dimension à compter de l'inévitable 'spanish Sahara' pour un sans faute jusque la plage finale 'what remains'. Mention spéciale pour l'électronique 'Alabaster' qui sortira certainement en single.
Le cd bonus présente des chutes de studios, de simples fragments de titres de l'album (le cd dure 25 minutes pour 15 titres) et ne s'avère pas du tout indispensable. De même, le dvd présente un reportage de 20 minutes sur l'enregistrement de 'total life forever', et ne trouvera pas davantage de clémence à mes yeux que la sentence prononcée précédemment pour le cd bonus.
Un excellent album dont la version simple s'avère tout à fait suffisante.

vendredi 21 mai 2010

The Cure - Disintegration (Deluxe edition) (2010)


En ces temps de disette consommatrice dans le domaine du disque, Universal Music se décide enfin à sortir 21 ans plus tard le disque le plus abouti de la discographie de The Cure. Pour la première fois de leur carrière, le visage de Robert Smith, noyé sous des néons de fleurs, apparait sur une pochette du groupe. Comme une symbolique, était ce un désir d'afficher au grand jour une trace plus humaine du génie anglais qui jusqu'à présent nous avait uniquement gratifié de son ombre fantomatique sur 'the head on the door' ainsi que de ses lèvres et de la pupille d'un de ses yeux sur 'kiss me kiss me kiss me'.
C'est toutefois le contenu et non le contenant qui importe à mes yeux et davantage encore à mes oreilles. Dès la fin du retentissement des cloches du majestueux 'plainsong', les nappes synthétiques de Roger O' Donnell envoutent et s'affichent comme lors d'une cérémonie d'ouverture. Le monumental morceau puise sa force dans une harmonie d'instruments sur laquelle Robert Smith place sa voix avec solennité. S'ensuit les sept minutes du désormais classique 'pictures of you', second single extrait de l'album, avant le douloureux 'Closedown' et sa batterie martiale. Une fois encore les claviers de O' Donnell génèrent une atmosphère somme toute oppressante. Puis surgit 'lovesong' l'ode luminueuse à la bien aimée de toujours, Mary Poole. Un single rempli d'une intensité et façonné dans ce cri d'amour désiré comme éternel.
'Last dance' replonge dans la noirceur, évoquant par moments l'ambiance exterminatrice de 'pornography'. Cette plainte relative à la touche finale d'une histoire d'amour s'achève dans une danse macabre. 'Lullaby', single arachnéen, constitue un des plus gros succès commercial du groupe. Cette ballade au chant quasi murmuré par le leader à la coiffure en toile d'arraignée a été magnifiquement portée à l'écran dans ce video clip traumatisant pour bon nombre d'enfants. L'explosif 'Fascination street' et ses gémissements lanscinants de guitares électriques constitue le titre le plus percutant de cet album. Il fut préféré en single à 'pictures of you' pour le marché américain.
Si les albums ont souvent tendance à baisser en intensité dans les dernières plages du disque, les cinq derniers titres de ce disque enchanteur en consituent ici certainement son apogée. 'Prayers for rain' et sa tension symptomatique dès ses premières notes enfournent dans une souffrance extrème. Les nappes synthétiques accentuent une fois encore le côté étouffant et sans issue du chant désespéré de Robert Smith. 'The same deep water as you' enfonce un peu plus le clou dans une tragédie digne de 'Roméo et Juliette'. Sous une pluie orageuse et dans un dédale de sonorités accouchées de la guitare de Smith, cette balade sur l'impossible atteinte d'un équilibre harmonieux entre deux êtres sonne le glas dans un adieu irréversible. Le mirage de cet idéal prenant fin dans les mots "in my eyes your smile, the very last thing before I go....". Le cri brutal de 'disintegration' parachève les éprouvantes expériences des deux titres précédents. Sous le martelage d'une batterie écrasante, c'est le corps entier de Robert Smith qui saigne de par l'érosion d'un couple usé de se détruire. Remettant supposément en cause le sacré de l'union "I never said I would stay to the end", l'échec de cette histoire se termine dans un bris de verre, ironiquement presque appaisant. Le drame ne s'arrête pourtant pas là. L'harmonieux 'homesick' et son instrumentation fabuleusement riche à coups de cordes, de pianos, de guitares, basse et batterie, renforcée par les mots et l'inéxorable envie de Smith de tout quitter, dévaste un peu plus ce qui reste de l'auditeur. L'ultime plage de ce chef d'oeuvre achève définitivement l'usure reçue pendant près d'une heure. 'Untitled' et ses sonorités gémissantes dramatisent à jamais un Robert Smith rongé par le mal et le malin. Le fascinant exercice final de guitare smithien débutant au bout de quatre minutes vient se perdre dans les méandres d'une dernière montée de claviers, signant ici enfin la fin d'un disque magnifiquement sombre et intemporel.
Certes, cet album est moins flou que 'seventeen seconds', moins gris que 'faith' et moins sanguinolant que 'pornography', mais la richesse de ce traumatisme évident qui donne le nom à cet disque dépasse les limites de l'entendement.
En bonus, de nombreuses maquettes inédites à ce jour, et pour la plupart instrumentales, enrichissent ce monument déjà si florissant. 'Homesick', 'the same deep water as you' , mais aussi 'plainsong' et 'lullaby' constituent les plages les plus intéressantes à découvrir. Trois titres inédits jusqu'alors ('noheart', 'esten', 'delirious night')et non négligeables font également partie de cette jolie collection de raretés. A noter enfin, la reprise du 'pirate ships' de Judy Collins, uniquement sorti via internet, clôturant le second cd.
Pour terminer, dans une version remasterisée, The Cure nous gratifie sur le troisième cd de la version compléte de 'entreat', rebaptisée 'entreat plus', enregistré live à Wembley en juillet 1989. Irréprochable à tout niveau, ce dernier disque ajoute la pière finale à ce merveilleux édifice qu'est 'disintegration'.

jeudi 20 mai 2010

Foals - This orient (2 x 7") (2010)


Retour de la bande d'Oxford pour leur premier veritable simple extrait de leur second opus 'total life forever'. Si l'ambiance est beaucoup plus festive que pour 'spanish Sahara' (Celui ci avait été pressé dans le cadre du Record Store Day.), un évident constat de maturité s'affiche à l'écoute de ce nouveau morceau. Certes, le rythme n'est plus aussi endiablé que sur les 'Cassius', 'red socks pugie' ou encore 'olympic airways' issus du premier album 'antidotes'. Toutefois, l'intensité y gagne en qualité et 'This orient' se montre plus réfléchi que ses prédecesseurs. La spontaneité du premier disque fait place à une pop équivalente à une entrée dans l'âge adulte. Si certaines vocalises en début et fin de titre peuvent rappeller bizarrement Jónsi (leader de Sigur Rós), Foals signe ici un tube parfaitement calibré où la voix de Yannis Philippakis se pose joliment sous une pluie de guitares étincellantes. Avec ces quatre minutes de perfect pop song, le groupe fait déjà figure de favori pour le titre de révélation de l'année 2010.
A contrario, les remixs groovy de 'this orient' par Starkey et de 'spanish Sahara' par Chad Valley en faces b s'avèrent parfaitement dispensables. J'ose espèrer que ces choix relevant de la facilité ne se renouvelleront pas à chaque single.

dimanche 16 mai 2010

Delphic - Acolyte (cd) (2010)



En 1982, Morrissey écrivait : 'Manchester, so much to answer for'. Depuis les Smiths se sont fait la malle, New Order s'est désagrégé en un freebass lieutenant, et Ian Brown présente un physique aux antipodes de notre bon vieux Mozz mais en parfaite adéquation avec ses ventes de disques. Bref venir de Manchester ne constitue plus une carte de visite des plus excitantes. Delphic, nouvelle sensation mancunienne sort pourtant son premier album 'Acolyte' sur le label très hype, Kitsuné Music. Et c'est peut-être une raison supplémentaire pour se méfier de ce groupe qui risque de très vite de disparaître des petites soirées parisiennes branchées. Essentiellement à cause de l'inconsistance de leur album, car Delphic, machine à danser (machine à lasser?) oscille entre Fischerspooner et un résidu de New Order ayant donné congé à leur bon vieux Hooky. Cependant quand on connait la bouillie cocainée que s'évertue à nous déverser Fischerspooner depuis les excès de leur premier effort, il y a fort à parier que Delphic, au delà d'un talent musical des plus approximatif, s'est trompé de wagon. Jamais le groupe ne réussit à pondre un tube, une bombe pour nous transporter et leur pardonner leur immaturité. Si Delphic rime avec 'Technique', jamais le jeune trio n'atteint l'élégance d'un des tous meilleurs albums de la bande à Barney Sumner, Ce n'est pas faute pourtant d'avoir essayé mais même les titres tels que 'submission' ou 'doubt' semblant empruntés à la galaxie joy division et consorts ('transmission' et 'doubts even here') sonnent faux, comme une bouillie électronique parfaitement inconsistante. Il ne reste pas grand chose, pour ne pas dire rien, pour sauver ce groupe, pas même une jolie pochette.
Si the XX présentent déjà une maturité stupéfiante, Delphic devra sérieusement revoir sa copie si ils rêvent d'accéder un jour au Panthéon mancunien, Pour le moment, ils ont davantage leur place dans les bacs à soldes des disquaires.

samedi 15 mai 2010

Unkle - Where did the night fall (3cd) (Rough Trade Edition) (2010)


Trois ans après 'war stories', le dernier veritable album de Unkle, ('more stories' sorti juste après etant une compilation de titres et de remixs enregistrés à la même époque que l'album, 'end titles....stories for film' étant un concept album présentant diverses chutes de studio utilisées pour des bandes originales de films ainsi que des spots publicitaires, 'end titles...redux' (enfin) délivrant des réinterprétations lyriques de titres du disque précédemment cité), James Lavelle est de retour avec 'where did the night fall'.
Une fois encore, le produit est joliment soigné avec boite argentée, livre en dur présentant photographies et dessins pour le moins obscur, livret avec paroles et crédits des inévitables guests du disque, ainsi qu'une double pochette pour le disque contenant d'un côté l'album et de l'autre les mêmes plages en version instrumentale. On ne lésine donc pas sur les moyens cher Unkle. Et pourtant le disque sans être mauvais n'est jamais très accrocheur. La production est forcément calibrée, mais l'ensemble du disque semble complétement formaté et surtout uniforme. Malgré la présence d'artistes tels que The Black Angels, Autolux, Mark Lanegan ou encore South (groupe signé à l'origine tout comme Unkle sur Mo' Wax), l'album ne décolle vraiment jamais. Pas de tubes en puissance, l'effet de suprise ne semble plus fonctionner et les titres se suivent d'une manière très lisse. Il est vrai qu'à l'époque de 'psyence fiction' (premier album de Unkle) James Lavelle était accompagné de Josh Davis plus connu sous le nom de Dj Shadow. Celui-ci fut remplacé par Richard File sur le second opus 'never never land' (dernier véritable bon album de Unkle à mon sens) ainsi que sur 'war stories'. Mais depuis James Lavelle est bien seul. Car ce n'est pas Pablo Clements, ex Psychonauts, qui réussit à retrouver le côté psychedelique et novateur des débuts de Unkle sur ce nouveau disque.
Les fans y trouveront peut-être leur compte. Toutefois cet essai reste à mon sens très fade.
A noter qu'au delà du titre bonus sur le pressage japonais ou sur le pressage australien de 'where did the night fall', Rough Trade a édité un cd bonus exclusif tiré à 300 copies contenant un mix de 70 minutes intitulé 'where did the night fall surrender sounds def mix'. Cela en valait-il vraiment la peine?

vendredi 14 mai 2010

Coconut Records - Bored to death (7'') (2010)


Coconut Records est un projet musical de l'acteur américain Jason Schwartzman. Fétiche de Wes Anderson, il a déjà sorti deux albums dont l'excellent 'Davy' paru en 2009.
A l'occasion du Record Store Day, Coconut Records a sorti en catimini aux Etats Unis un 7" blanc incluant l'inédit 'bored to death'. Si le goût évident de l'artiste multifacette pour les Beach Boys et les Beatles ressortait très nettement de ses précédents travaux, l'intérêt pour le jazz n'avait pas encore été révélé par celui-ci jusque là. Pourtant c'est bien 1 minute et 46 secondes de jazz cabaret qu'il nous offre sur ce vinyl. Efficace, plaisant, catchy, le titre glisse tout seul. Seule déception, la durée plus que réduite du morceau. Ce titre a été écrit à l'origine pour la B.O. de la série du même nom diffusée par la chaine américaine HBO. Jason Schwartzman y tient d'ailleurs un des rôles pricipaux.
En face b figure une version instrumentale de 'nighttiming', titre présent à l'origine sur l'album du même nom (sorti en 2007).
On se contentera de cela pour le moment, mais il est vrai que le prochain album de Coconut Records est attendu ici avec énormément d'impatience !

jeudi 13 mai 2010

The National - High violet (cd) (2010)


Deux ans après le percutant 'boxer', the National reviennent avec un nouvel album 'high violet', leur premier pour le label 4AD. Une étrange sculpture de l'américain Mark Fox orne la pochette et laisse présager d'un disque compliqué.
Cependant, malgré le divinement saturé 'terrible love' ouvrant cette nouvelle galette, c'est un disque moins brutal, plus posé et surtout plus mature qu'ont écrit les cinq de Cincinnati. 'Sorrow' et sa mélodie aérée fait mouche instantanément. La voix de Matt Berninger grave et remplie de bourbon est en parfaite harmonie avec une instrumentation haut de gamme. 'Anyone's ghost' confirme l'aisance d'écriture méloduese qu'a atteint The National. L'entrée grinçante de 'little faith' laisse vite place à une communion symphonique encore une fois racée. 'Afraid of everyone' séduit par la tension qui gagne progressivement le morceau. Un rif de guitare vient se perdre entre la voix solenelle du chanteur autiste et l'ensemble des autres instruments, avant un final éblouissant d'intensité.
Le single 'bloodbuzz Ohio' reste dans la lignée du predecesseur de ce nouvel opus, avec toutefois une dimension sonore plus étoffée que par le passé. Puis 'Lemonworld', riche et élégant, relance la version 2010 de the National au quart de tour. 'Runaway', ballade tranquille et presque ensoleillée, ajoute une touche de légèreté supplémentaire à cet album. 'Conversation 16', single potentiel subtilement teinté de violet, ravit l'oreille par sa mélodie enchanteresse.
'England' constitue certainement le joyau de cette nouvelle livraison. Par sa grâce il illumine une fin de disque légèrement gâchée par la plage finale 'vanderlyle crybaby geeks' somme toute un peu fade en comparaison des autres pépites de ces 47 minutes.
Une production bien plus riche que sur leurs réalisations antérieures, the National a réussi à quitter le ring sale aux odeurs de souffre pour un club vip chic fleurant bon la violette fraiche et distinguée.

mardi 11 mai 2010

The Wedding Present - Live 1988 (2cd) (2010)


Après un double CD 'live 1987' sorti en 2007 par Talitres records, the Wedding Present continuent les ressorties de leurs official live bootlegs. Disponibles à l'époque sous le format cassette et vendus lors de leurs concerts, ces deux lives, le premier à Rotterdam en mars 1988, le second à Valence en novembre 1988, remasterisés sont donc pour la première fois édités en cd.
Il reste un peu de souffle du format initial, cependant la qualité sonore de ces deux disques est tout à fait correcte, et surtout bien meilleure que le live à Warsaw en bonus cd de l'édition limitée du 'swords' de Morrissey sorti l'année dernière. Puisque j'évoque le Mozfather, petite annecdote relative au concert de Rotterdam, avant 'what did your last servant die of?' David Gedge, leader du groupe, raconte : 'We are the Smiths, actually. I'm Morrissey. This is Johnny Marr here. We're reformed for this gig. We're on EMI and HMV records'. Clin d'oeil au split fin 2007 du groupe mancunian, je ne saurais expliquer l'exacte raison de cette intervention. Assez ironiquement devrais-je ajouter, David Gedge enregistrera quelques années plus tard (1999) avec son groupe du moment 'Cinerama', un cover de 'London', magnifiquement réinterprétée d'ailleurs.
Ces deux live reprennent essentiellement des titres de 'George Best', premier véritable album du groupe. Le groupe de Leeds joue vite, très vite même parfois, plutôt juste la plupart du temps. A noter que sur le second cd apparaît une version live de 'Kennedy' et de 'no' déjà annonciateurs à l'époque du prochain opus, le fracassant 'Bizarro'.
Un joli document pas indispensable mais que les fans du Weddoes peuvent ajouter à leur collection.

lundi 10 mai 2010

Jónsi - Go (deluxe cd + dvd) (2010)


Si le collectif islandais Sigur Rós semble mis au repos pour une durée indéterminée, Jónsi son leader et guitariste est plus actif que jamais.
En effet après Jónsi and Alex et leur 'Riceboy sleeps' sorti en 2009, c'est une seconde parenthèse qu'ouvre Jón Þór Birgisson, avec ce premier véritable album solo sobrement intitulé 'go'.
La première surprise est de constater l'abandon (certainement provisoire) de l'islandais pour un chant en anglais. Jónsi ne nous avait jamais habitué à comprendre la nature de ses textes auparavant. (à moins d'une tentative de déchiffrage via le net).
Le disque démarre sur la mélodie (trop?) enjouée de 'go do'. La voix reconnaissable entre mille du falsetto islandais est peut-être ici un peu utilisée à outrance dans un dédale inutile de vocalises. La composition presque joyeuse n'en demeure pas inintéressante, mais à vouloir un peu trop en faire, le lutin aux ailes d'ange gâche sa tentative d'entrée grâcieuse. S'ensuit l'ensoleillé 'Animal arithmetic' qui pêche également un peu par sa rapidité, comme une réminiscence du 'tonight we fly' de the Divine Comedy.
'Tornado' apporte enfin la mesure de ce premier effort. Ce piano minimaliste et ses harmonies synthétiques traversent une atmosphère rappelant somme toute les grands moments de Moby (hommage au petit Buddha en plus titre de l'album?). Jónsi retourne ici dans le monde du rêve où il peut poser sa voix cristalline et déclencher un torrent de frissons chez l'auditeur.
Malgré certaines replongées vers des erreurs précédemment citées (excès de vocalises sur 'sinking friendships' et rythmes précipités sur 'around us'), le fantôme de Sigur Rós sort de la pénombre l'instant de deux titres magiques : le sombre 'kolnidur' et le grâcieux 'grow till tall'.
L'album se termine en beauté avec le majestueux 'hengilas' et ses quatre minutes poignantes à souhait.
L'édition deluxe inclut le dvd 'go quiet' (à ne pas confondre avec l'expérience édition contenant un dvd avec quatre morceaux joués par Jónsi and Alex). Celui-ci propose une performance intime de l'intégralité de l'album par Jónsi chez lui à Reykjavik. Ce petit joyau rend l'objet indispensable pour tout fan de Sigur Rós.

dimanche 9 mai 2010

LCD Soundsystem - Paris, Bataclan 08/05/2010

Premier soir d'une série de 2 concerts au Bataclan pour James Murphy venant présenter son nouvel album 'This is happening' dont la sortie est prévue le 17 mai.
Après 30 minutes de grotesques pitreries chorégraphiques de Yacht, duo signé sur DFA records, l'appréhension me gagne. Et si LCD Soundsystem n'était également qu'une hype? La réponse ne tarde pas à arriver.
20h45, les lumières s'éteignent et 'us v them' transforme la salle parisienne en un véritable dancefloor. Murphy parfaitement décontracté tombe très vite la chemise blanche pour garder un t-shirt bien plus adapté à la bouillante performance dont il va nous régaler. Il enchaine avec le nouveau single 'drunk girls' et son tempo imparable. Le public est déjà conquis et pourtant la machine vient à peine de démarrer. Replongée dans 'sound of silver' pour un 'get innocuous' de grande tenue, avant de nous gratifier d'un 'y'r city is a sucker' datant des débuts de LCD Soundsystem, les 7 acteurs s'en donnent à coeur joie sur scène. 'I can change' et 'pow pow' seront les deux seules autres nouveautés de ce concert enflammé. 'Daft punk is playing at my house' constitue un des musts de ce show. Les 2 guitares et la basse mélées à la batterie et à la seconde percution donnent une envie irrésistible de danser. Un percutant 'Tribulations' et un 'Yeah' de tout feu, la machine LCD ne rendra rendra les armes qu'au bout d'une heure et quart de pure folie.
Deux ou trois minutes de répis avant un encore de trois morceaux dont le très attendu 'losing my edge'. 'NY I love you' vient somptueusement éteindre la fête. Les lumières se rallument, restent les souvenirs et une chemise trempée pour attester d'une soirée hors du commun.

Setlist :
Us v them
Drunk girls
Get innocuous
Y'r city is a sucker
Pow pow
Daft Punk is playing at my house
All my friends
I can change
Tribulations
Movement
Yeah
-------------------
Someone great
Losing my edge
NY I love you

samedi 8 mai 2010

The National - 07/05/2010 - Paris, Zenith

C'est relativement inquiet que je me rendais hier soir au Zenith pour assister à un baptème de feu : mon premier concert de The National. Plusieurs fois manqués par le passé, dont une interview avortée par une énième grève SNCF, ma crainte d'un dépucelage déplaisant dans cette salle sans âme allait heureusement être vite dissipée.
A 20h, Matt Berninger et sa troupe se lancent dans l'arène pour un 'Mistaken for strangers' un tantinet ralenti, mais tout de même bien magique. Certes le son des cuivres est quasi inaudible, mais c'est le prix à payer une fois encore dans cette salle maudite. Le groupe distille ensuite quelques titres de leur imminent nouvel album : 'Anyone's ghost', le single 'bloddbuzz Ohio' et surtout l'excellent 'Afraid of everyone'. Je suis très vite stupéfait par le côté autiste du leader de The National. Des mouvements de mains perdus, le dos courbé vers la batterie, la manière aussi de marmonner voire de hurler hors micro, si l'alcool a sérieusement du imbiber l'américain, il semble évident que certains fantômes le hantent en permanence.
S'ensuit un retour vers 'boxer' avec le divin 'slow show' au son de guitare si proche du 'how soon is now?' des Smiths, puis 'squalor Victoria' qui trouve joliment sa place dans ce set avant une replongée dans les titres de 'high violet'. La découverte du majestueux 'England' me prédispose à d'inévitables frissons dès les premières notes de 'fake empire'. The National se lance ensuite dans un 'mr November' d'anthologie, où Matt B. descend de scène et s'invite jusqu'au milieu du public, suivi par un backliner qui assure davantage le retour micro que la sécurité du monsieur.
Enfin, la touche finale du concert est pour 'terrible love', et sa batterie si proche de 'brainy' (malheureusent pas jouée ce soir).
Pas de rappel, mais une heure de concert pour ces very special guests de Pavement, je ne peux pas faire la fine bouche. D'autant plus que l'expérience d'hier soir fut plus que convaincante, malgré le gargantuesque endroit. D'ailleurs l'idée de me rendre à la prochaine édition de la route du rock à Saint Malo germe déjà dans mon esprit, c'est dire.

Setlist:
Mistaken for strangers
Anyone's ghost
Bloodbuzz Ohio
Afraid of everyone
Slow show
Squalor Victoria
Little faith
Coversation 16
Apartment story
England
Fake empire
Mr november
Terrible love

jeudi 6 mai 2010

Errors - Come down with me (2010) (cd)


Issu du label fondé par leurs compatriotes Mogwai, les écossais de Errors livrent deux ans après leur coup d'essai un nouvel album 'Come down with me'. Entièrement instrumental, cet disque est pourtant musicalement assez éloigné du post rock de leurs ainés. Moins compliqué structurellement, jouant sur des sonorités plus électroniques et sur des tempos plus joyeux, la jeunesse des 4 Errors est pourtant déjà remplie d'une immense maturité. L'ouverture se fait avec 'bridge or cloud?'. Un morceau riche en tout point: Mélodie, instruments, changements de rythmes, la facilité semble de mise sur cet album. 'A rumour in Africa' fait certainement palir d'envie le label Kitsuné devant ces boucles rythmiques fécondées par une guitare merveilleusement groovy, le tout cajolé par des claviers sensuellement exploités. 'Supertribe' enfonce d'ailleurs le clou avec son électronique aisée et irresistible. Mais Errors ont bien plus d'une corde à leur arc, et le spectre de Slint fait son apparition sur 'antipode'. Jonglant également avec une electronica digne du label berlinois Morr Music sur 'the erskine bridge', le quatuor ne lasse sur aucun titre de ce petit bijou. Neu n'est pas non plus renié sur les plages 'sorry about the mess' ou 'the black tent'. 'Beards', le morceau final à la basse merveilleusement grave, se termine dans un déluge de guitares dans une cadence frôlant parfois la décadence.
Ce disque gagne en intensité au bout de plusieurs écoutes, même si dès sa découverte il m'a paru instantanément brillant.
Syntax Errors? Je dirai plutôt le compte est bon.

mercredi 5 mai 2010

Death In Vegas - The Contino Sessions (1999) (cd)


Deux ans après un premier effort baptisé 'dead Elvis', Richard Fearless et Tim Holmes réinvestissent le monde de la musique avec ce que l'on peut comparer à un chef d'oeuvre du psychédelisme. 'The Contino sessions', le second opus de Death In Vegas est une petite bombe musicale qui a marqué le début des années 2000. Tout démarre avec ce son de guitare légerement distordu sur lequel vient se poser trois entétants la la la fredonnés par Dot Allison, annonciateurs d'une hypnotisante tornade électro-guitaresque de près de 6 minutes : 'Dirge'. Le décor est planté.
Bobby Gillespie, leader de Primal Scream, fait alors son entrée pour un rituel vaudou des plus malsains. 'Soul auctioneer' sent le souffre, la luxure et la perte de l'âme. 'Death threat' continue dans cette mouvance endiablée : des larsens de guitares mêlangés à une electronique sulfureuse. Décidemment le climat est sacrément dangereux dans l'univers de ce duo.
Iggy Pop s'amuse ensuite d'une voix sombre et froide à terroriser une jeune fille avant d'en finir avec elle. L'electrique 'Aisha' teinté de grognements et au final à bases d'orgues infernaux constitue un epoustoufflant single.
Jim Reid de the Jesus and Mary Chain apparait également dans la pénombre de 'broken little sister'. Une orgie de guitares mariées à une basse glaciale enfantent un des morceaux les plus extrèmes de cet album. Quatre autres instrumentaux enchanteurs sont également présents sur ce disque riche en références musicales.
C'est d'ailleurs un dernier instrumental 'Neptune city' qui vient clôre ce remarquable album tout droit sorti des enfers.
Malgré quelques titres parfois excellents, jamais les deux bidouilleurs londoniens ne réussiront à sortir un album aussi abouti par la suite.
Un disque merveilleusement addictif à posséder absolument dans toute discothèque qui se respecte!

mardi 4 mai 2010

Tindersticks - Paris, Bataclan (03/05/2010)

De retour à Paris dans un Bataclan plein comme un oeuf, la bande à Stuart Staples prend possession de la scène un peu avant 21h. Les 7 membres du groupe culte, entament leur set avec 'falling down a mountain' la plage qui ouvre et qui donne son titre à leur dernier album. Elégants, posés, charismatiques, les Tindersticks dans un feu de lumières vertes, bleues ou roses tentent de nous enivrer avec un 'Marbles' au demeurant magnifique, un 'Bathtime' impeccablement calibré, et pourtant comme dans un plat sans épices, la magie n'opére pas.....encore.
L'inutile instrumental 'Hubbards hills' m'inquiète même au plus haut point. Cependant mes craintes s'avèrent infondées et le très beau 'Peanuts' permet enfin au groupe de se lancer dans un incontestable sans faute. Le très calexicoen 'She rode me' me rappelle, malgré une noirceur parfois trop blanche, que certaines pépites sont bien présentes sur leur dernier opus. 'tyed' et ses crissements électriques m'hypnotise. 'black smoke', single peu entrainant, prend enfin chair sur scène. La berceuse 'factory girls' et le toujours merveilleux 'a night in' me font frisonner intensemment.
Même si Stuart Staples est toujours aussi dithyrambique, le public est conquis. S'enchaineront deux rappels. Le premier de deux titres dont un divin 'Can we start again', puis en ultime retour 'All this love', non présent sur la setlist et choisi par Stuart à l'issue du premier encore.
Cette fois le rideau tombe pour de bon, pas de troisième come back, même si celui-ci n'aurait pas été de trop.
Un concert un peu gâché par un début somme toute éteint, mais qui s'est illuminé de mille feux à mi parcours.

Setlist :
falling down a mountain
keep you beautiful
sometimes it hurts
marbles
bathtime
Marseilles sunshine
hubbards hills
peanuts
she rode me
the otherside of the world
tyed
black smoke
factory girls
a night in
harmony around my table
-----------------
can we start again?
no man in the world
-----------------
all this love

dimanche 2 mai 2010

The Big Pink - Tonight (7") (2010)


2009 fut l'année du succès pour les londoniens de The Big Pink. Leur premier album 'a brief history of love', sorti par le label 4AD en septembre dernier, fut relativement encensé par la presse musicale. De plus, leur single 'dominos' leur permit de raffler la mise sous la forme d'un véritable tube.
Croisement entre les Jesus and Mary Chain et Garbage, avec une toute petite pointe de Massive Attack, ce groupe sort un dernier extrait de leur premier effort discographique : 'tonight'. Uniquement disponible en 45t, ce morceau est un parfait exemple des limites (déjà?) atteintes par le duo. En effet, au delà du choix plus que douteux de sortir le titre le plus faible du disque, aucun soin n'est apporté dans l'aspect visuel de l'objet. Jusque ici, les 45t de The Big Pink bénéficiaient d'une présentation typiquement 4adienne avec des réalisations de Chris Bigg ou de Vaughan Oliver. Cependant ici, le vinyl est glissé dans une feuille rose de format A3 pliée en six, avec un 'tonight' doré placardé en plein milieu. Faute de goût musicale multipliée par un égarement de présentation, que reste t-il pour sauver ce disque? Une face B? Hé bien oui ! Avec un choix préalablement des plus douteux, le cover de 'sweet dreams' (de Beyoncé, et non d'Eurythmics) est une complète réussite. Demystifiant parfaitement l'electro r&b du titre de l'américaine, The Big Pink réussissent leur reprise haut la main. Leur version minimaliste sauve ce single du naufrage et suffit à justifier l'achat de celui-ci.

samedi 1 mai 2010

Wovenhand - The threshingfloor (promo cd) (2010)


David Eugene Edwards est de retour avec son Wovenhand. Deux ans après 'Ten stones', l'ex-sixteen horsepower, plus religieux que jamais, reprend sa quête et délivre 'The threshingfloor'. Toujours dans une demarche de rémission, l'américain prêche inlassablement des versets où la possession et la recherche du pardon sont omniprésents. Les sonorités se font parfois orientales comme sur 'a holy measure', 'the threshingfloor' ou 'terre haute'. Les incantations et les bénédictions de 'Raise her hands' nous entrainent pour une longue marche sur cette une route infinie qui nous semble nous conduire vers la terre sacrée ou vers l'enfer..... Car cette fois encore, le visage implacablement fermé du bonhomme n'est pas à la fête. Sa voix est toujours aussi habitée et perpétuellement sous tension tout au long du disque. David Eugene Edwards va jusqu'à se payer le luxe de revoir et corriger 'truth' de New Order, véritable joyau de ce nouvel opus !
Curieusement le pelerinage se termine ici à 'Denver city' dans une ambiance country qui dénote un peu avec la structure globale de ce huitième album. Il y est toutefois question de 'you're not the spirit', histoire de rester tout de même cohérent dans ce qui peut au premier abord nous paraitre absurde.....
Un disque qui équivaut une fois encore à un pelerinage dont il est impossible de sortir indemne.
Cette future livraison (l'album ne sortira que le 31 mai) apporte une pierre supplémentaire à l'édifice magistral de cet artiste tout simplement immense.

vendredi 30 avril 2010

Foals - Spanish sahara (7") (2010)


Il y a 2 mois environ, Foals sortait de son mutisme avec l'enigmatique 'Spanish sahara'. Une longue piste de près de 7 minutes, intense et vouée aux frissons, dans une ambiance des plus déconcertante pour les fans de 'Antidote', leur premier effort. Lorgnant pour le côté progressif du côté de l'autre grand groupe d'Oxford, le côté blip en moins toutefois, ce magnifique coup d'essai me fait un peu l'effet d'un 'Paranoid android'. Certes, cela relève un peu du suicide commercial d'étendre à 7 minutes un single, surtout lorsque les productions précédentes étaient calibrées pour 3 ou 4 minutes de pop énergique. Mais au diable, l'avarice ! C'est jouissif et des titres de cet ordre, j'en demande à la pelle. Rendant très vite addictif, le 'Spanish sahara' de Foals fait déjà figure de favori pour le titre de meilleur morceau de l'année en Grande Bretagne.
C'est toutefois dans une edition confidentielle et numérotée, disponible uniquement à l'occasion du record store day, que Foals dégaine enfin sur support cette pepite enchantée. Jumelée avec un remix de Mount Kimbie sur la face b, qui n'enlève rien à la magnificence de la chanson, ce single constitue un des plus beaux 45 tours récemment sortis.
En attendant 'This orient', la semaine prochaine sur 2 petits vinyls, et surtout la bombe 'Total life forever' qui explosera la semaine suivante, il y a fort à parier que Foals feront de nouveau beaucoup parler d'eux sur ce blog.

jeudi 29 avril 2010

These New Puritans - Paris, Point éphemère - 29/04/2010

De retour à Paris, après leur première partie de The XX en février dernier, These New Puritans investissaient ce soir le point éphémère.
Dans une lumière stroboscopique, alternant le blanc et le vert, les 6 acteurs de ce concert (2 musiciens pour les instruments à vent) démarrent en douceur leur sermon avec 'Time xone', avant de se lancer dans un 'we want war' et son déluge de percussions. Malgré la désagréable moiteur de la salle, Jack Barnett et sa troupe glacent les sangs des 300 spectateurs de ce rituel. D'une froideur implacable et sans le moindre compromis, assurément plus fans d'Einsturzende Neubauten que de Oasis, les jeunes anglais vont assommer le public parisien pendant une heure. Utilisant peut-être un peu à outrance ce son tribal qui fracassera les esprits pendant les trois quart de leur set, la performance de These New Puritans relève parfois du lavage de cerveau. Il ne manque qu'une projection d'images subliminales derrière le groupe pour avoir l'impression de se retrouver dans une experience du projet de recherche Dharma.
Distillant essentiellement les titres de leur dernier opus 'Hidden', les anglais zappent l'immense 'Numerology aka numbers' mais pas l'impeccable 'Swords of truth', et surtout 'Elvis' dont la version retravaillée en rappel appaise la tension créée pendant le set principal.
Même si ce ne fut pas un concert mémorable, je suis sorti un peu groggy du point éphémère. A voir, mais avec parcimonie.

mercredi 28 avril 2010

Bloc Party - Silent alarm (2005) (3xLP)


Après plusieurs singles/ep de très bonne augure, les anglais de Bloc Party, trois ans d'existence au compteur et déjà un talent fou, donnent naissance à un premier album des plus réussis de l'histoire du rock britannique de ces dix dernières années. 'Silent alarm' fait l'effet d'une véritable petite bombe atomique. Le rock explosif de 'Banquet' et d''Helicopter' avaient catapulté le groupe dans les clubs anglais. Mais c'est bien sur la durée d'un album entier que la bande à Kele Okereke va nous impressionner.
Histoire de commencer en douceur, cette édition vinyle débute par un instrumental expérimentant guitare et piano, non crédité sur la pochette. Puis la basse et les guitares se font beaucoup plus acides. Un jeu de batterie en conséquence, et cette voix si blanche et torturée du leader aux rastas courts sur l'hymne 'like eating glass'.
Tant de maitrise sur des titres qui s'enchainent sans la moindre concession : 'positive tension', 'she's hearing voices', 'little thoughts', 'luno', la tornade Bloc Party emporte tout sur son passage. Les 15 titres de ce petit miracle musical ne laissent pas indemne. Dans l'appaisement 'blue light' ou la tension 'luno', aucun titre ne fait défaut sur ce disque. C'est d'ailleurs agaçant de constater avec quelle aisance le quatuor debite ses compositions pendant une cinquantaine de minutes.
L'album se referme avec 'Compliments', et déjà il n'est possible que de ressentir de l'admiration face au potentiel si mesurable de ces 4 cool kids qui ne se prennent pourtant pas au sérieux.
Pour couronner le tout, 4 remixs (dont 2 sont exclusifs sur ce pressage) figurent sur un vinyl bonus et rendent cette édition magnifiquement indispensable.
Un disque incontournable de la pop anglaise.

Bloc Party - Like Eating Glass
envoyé par moakes. - Clip, interview et concert.

mardi 27 avril 2010

She & Him - Volume 2 (cd) (2010)


Après un premier volume paru en 2008, la comédienne Zooey Deschanel (devenue depuis peu Mme Gibbard) et Matt Ward sont de retour pour un second opus sobrement initulé 'Volume 2'. La peur d'une copie conforme du mélodieux premier effort se dissipe rapidement. Certes, le duo n'emprunte pas des sentiers véritablement inexplorés, mais la recette maison a été revue avec un peu plus de corps cette fois-ci. 'Thieves' plante d'entrée le décor avec son côté Ronettes et cette chanson d'amour typiquement sixties, vous faisant fondre comme un soir d'été dans un cinéma en plein air, la voiture décapotée, la jolie fille sur le siège d'à côté attendant impatiemment que vous délaissiez votre popcorn/soda pour quelques tendres câlins de circonstance. C'est bien dans cet univers lollipop et sucré, avec des chansons bien moins simplistes qu'elles ne peuvent y paraitre, qu'elle et lui vous entrainent pendant 13 balldades. Un brin de naiveté, beaucoup de soleil, les chansons du bonheur sont de rigueur chez les deux californiens. On pense aux Mamas & Papas, Les Beach Boys aussi ne sont pas oubliés sur le sublime 'Home' et sa mélodie tout droit sortie d'un happy end hollywoodien. Ce disque a toute les chances de devenir la bande son de votre été.
A dévorer sans modération !

lundi 26 avril 2010

Julian Casablancas - 11th dimension (7") (2010)


L'escapade solo de Julian Casablancas a t'elle un quelconque intérêt? Le leader des Strokes a sorti fin 2009 un album solo 'phrazes for the young'. Si celui-ci ne révolutionnera pas le monde de la musique, il reste notable que ce disque a plus d'intérêt que celui de Paul Banks (aka Julian Plenti), le leader d'Interpol. Le trentenaire new yorkais affiche sur moins de dix titres son gôut et ses connaissances musicales, sans répéter aveuglément le travail qu'il fournit avec son groupe habituel.
Dans le cadre du record store day 2010, Julian C. a édité une petite galette rouge sur laquelle il nous envoie tout d'abord nous trémousser sur les dancefloors des années 80, avec une pop song synthétique que Human League n'aurait pas renié. Présenté ici en version live aux Electric Lady Studios de New York, le titre '11th dimension' affiche un potentiel certain en vue du tube de l'été.
A contrario, la face b nous convie à une fin de soirée. Presque acoustique, sur le bien nommé 'long island blues' , le songwriter nous lâche 5 minutes de blues folkeux loin d'être dénué d'intérêt. Assurément talentueux, gageons qu'en solo ou accompagné de sa troupe strokesienne, Julian C. saura encore pas mal nous suprendre dans le futur.

dimanche 25 avril 2010

Danger Mouse & Sparklehorse : Just war (7") (2010)


C'est l'histoire d'une malédiction. Mi 2009 le sorcier producteur Danger Mouse et le génialement torturé Mark Linkous, leader de Sparklehorse, s'embarquent dans une des aventures les plus passionnantes de la musique de ces dix dernières années : le projet 'Dark night of the soul'. Celui-ci réunit une collection d'artistes et non des moindres, à savoir : Wayne Coyne des Flaming Lips, Julian Casablancas des Strokes, Vic Chesnutt, Jason Lytle (ex Grandaddy), Iggy Pop, Frank Black, pour ne citer qu'eux. Un dessein musical de grande envergure, auquel s'ajoute un concept visuel émanant de l'esprit fou de David Lynch.
Et pourtant, la maison de disques EMI empêche toute sortie de ce casting irréel pour des raisons qui m'échappent encore. La réaction intelligente de Danger Mouse ne se fait pas attendre. Il sort en édition très limitée via internet le recueil visuel de David Lynch, accompagné d'un cd vierge destiné au gravage des compositions de ce projet audacieux. Et par dessus tout balance l'intégralité musicale de cet album sur le web, faisant de fait, un sérieux pied de nez à la major récalcitrante.
Néanmoins, un an plus tard, EMI, constatant des records vertigineux en terme de baisse de ventes d'albums, se décide enfin à lâcher prise face à cette phénonémale distribution artistique. Malheureusement, deux acteurs de cette infortune collaboration, Vic Chesnutt (fin 2009) et Mark Linkous (en mars 2010), nous abandonnent brutalement sans demander leur reste. Une tragédie noircissant un peu plus ce disque déjà maudit.
Il faudra attendre le 12 juillet pour enfin pouvoir tenir entre nos mains la galette interdite. Pour patienter jusque là, est sorti à l'occasion du Record Store Day 'Just war' avec Gruff Rhys des Super Furry Animals au chant pour une petite ballade enjouée (la face b est une vesion instrumentale). Un tempo rappelant Grandaddy, un timbre vocal s'approchant parfois de Damon Albarn, le tout sur une production de velours, ce titre délicat laisse cependant un arrière goût amer. Les fantômes de Vic et de Mark nous observent peut-être de là haut, enfin apaisés. Ils nous manqueront encore davantage cet été lorsque les disquaires afficheront en facing ce qu'on peut déjà considérer comme LE black album de la musique.

samedi 24 avril 2010

THE BLACK ANGELS - Passover (cd) (2006)


C'est dans le Texas que sont nés The Black Angels en 2004. Si leur nom émane tout droit de 'The black angel's death song' du Velvet underground, il y a fort à parier qu'en arrivant sur terre, ces anges noirs ont emporté dans leurs ailes des cendres du Velvet Underground et des Jesus And Mary Chain, mais aussi quelques grains poussièreux du futur mort et enterré Black Rebel Motorcycle Club. Enfin, pour intituler leur premier album 'Passover' (N.B.:plage de 'Closer' du défunt Joy Division), il y a fort à parier que la bande d'Alex Maas aime se complaire dans le côté obscur de la force.
En effet, l'ambiance étouffante de ce premier effort ne peut laisser l'auditeur indifférent. Batterie martiale, guitares stridentes, basses lourdes et chant ténébreux, The Black Angels ne font aucune concession sur les 10 pistes de leur bébé tout droit sorti de l'enfer. Comparable à une véritable procession, les 'Young men dead', 'The first vietnamese war' et 'The prodigal sun' s'enchainent et vous perforent avec leur psychedelisme ravageur. Il semble difficile de resister à l'appel du malin, tant celui-ci vous ravit de sa noirceur étincellante.
Pendant près d'une heure, comme une dans une messe, la bande d'Austin prèche son rock hypnotisant. Celle-ci semble pourtant trouver la paix sur la plage étonamment acoustique muchée après le dernier titre 'Call to arms'.
Le seul souci, c'est qu'il y a fort à parier qu'en adoptant leur religion, vous relancerez instantanément cette galette addictive pour replonger dans le monde noir de 'Passover'.

vendredi 23 avril 2010

Beach House - Zebra (12") (2010)


Le label des ex Cocteau Twins, Bella Union, regorge d'artistes souvent très intéressants. Les américains de Beach House en font joliment partie. Auteurs d'un troisième album de toute beauté, 'Teen dream', sorti début 2010, le duo de Baltimore a bien trouvé sa place avec la maison de disque de Simon Raymonde. Sur des harmonies remplies de beauté, la voix de Victoria Legrand s'ajuste en effet magnifiquement.
Ce vinyl est sorti dans le cadre du Record Store Day, samedi 17 avril 2010. Un bel objet tout bleu, un peu comme le ciel dans lequel gravite Beach House. 'Zebra', morceau principal de ce maxi est la plage qui ouvrait déjà leur dernier album. Le titre est présenté ici dans une version edit, et tient compagnie à 3 autres pepites. 'The arrangement' tout d'abord, ballade sixties avec son clavier joyeux, qui vous donne envie d'être amoureux. 'Baby' ensuite, qui figurait déjà sur la face b du precedent 45 tours 'Norway' (premier extrait de 'Teen dream'). Ce titre dont l'harmonie proche du rêve constitue un bel exemple de l'harmonie qui reigne entre les deux protagonistes de Beach House. (N.B. :J'ai passé les 3/4 de leur dernier concert parisien, à la Maroquinerie, en février dernier, les yeux fermés, et en écoutant ces titres si proches du rêve, je réalise enfin pourquoi). Le dernier titre de ce single, '10 mile stereo' (cough syrup remix)' ne déroge pas à la règle. Cette version, plus nuageuse et ethérée que l'originale, disponible sur l'album, constitue le must de cette galette.
Un disque pas facile à trouver, mais qui mérite sérieusement le déplacement.

jeudi 22 avril 2010

Tindersticks - Black smoke (7'') (2010)


En janvier 2010, les Tindersticks ont refait surface avec un album 'Falling down a mountain', leur tout premier pour le label 4AD. J'avais été frappé par l'ambiance moins sombre de ce disque, que je n'irai pas jusqu'à qualifier d'enjoué. Mais il est vrai que le fantôme de 'Jism' s'est fait particulièrement discret sur cette galette. Le premier extrait, 'Black smoke', sort en 45t, curieusement non pas sur la division du label de Beggars Banquet mais sur Lucky Dog, label me semble t'il créé par Stuart Staples, le leader du groupe de Nottingham.
Le titre principal (qui n'a aucune connection avec la série américaine 'Lost'), résolument pop et entrainant, n'est pas du tout le titre le plus intéressant du dernier alubm. Ce choix de single est toutefois immédiatement pardonné la face b de ce petit vinyl qui vaut son pesant d'or. Dessus figure une reprise de Psychic TV 'Just drifting', magistralement réinterprétée dans une architecture où se mèlent guitare acoustique, basse et flute. La voix, sombrement douce de Stuart, se marie parfaitement avec l'harmonie de ces instruments. C'est beau. Que dis-je, c'est magnifique.
Vivement le concert du 3 mai au Bataclan !

mercredi 21 avril 2010

James - The night before (cd) (2010)


James, groupe phare mancunian des années 90 s'était fait la malle en 2002. Tim Booth, son leader, réalisa un album solo en 2004 et puis décida, en 2007, de reformer le groupe pour une série de concerts, une compilation de singles 'Fresh as daisy' (incluant 2 titres inédits), et enfin en 2008 sortit un nouvel album 'Hey Ma!'. Le premier véritable opus depuis le décevant 'Pleased to meet you' de 2001. Ce disque ne m'avait pas enchanté plus que ça. Certes, ce fut une bonne nouvelle de retrouver le groupe de Manchester dans les bacs des disquaires, cependant cette resurrection n'amenait rien de très nouveau dans la discographie de James.
Aussi, j'espérais mieux sur ce nouveau mini album 7 titres "The night before". Malheureusement, le soleil n'est pas vraiment de retour sur la planète Tim Booth. Malgré l'artillerie lourde dégainée dès l'ouverture de 'It's hot', je reste sur ma faim. Une basse pas déplaisante se mélant à un clavier malin ne suffisent pas à me faire avaler le chant quelquefois étrange du leader de James. 'Crazy', et ses grandes nappes synthétiques, s'englue dans un classicisme frôlant la monotonie. 'To below' plus simple, n'est pas non plus très novateur. En définitive, seul le plus électronique 'Porcupine' vient à la rescousse de ses 6 petits collègues et evite la noyade.
J'ai en définitive l'impresssion d'ecouter un hommage à U2 par un groupe mancunian. Mais ne devient pas U2 qui veut. Tim Booth a pourtant su prouver par le passé qu'il est un grand songwriter, notamment avec le chef d'oeuvre 'Laid'. Ici James reste un groupe pop sans originalité et surtout englué dans une envie de succès qui fait peine à entendre.

mardi 20 avril 2010

Compilation - Sing me to sleep (indie lullabies) (CD) (2010)


Cela fait de nombreux mois que le label américain 'American Laundromat Records' parle de cette compilation dans ses newsletters. En plus d'aider une cause,( 100% des fonds récoltés par ce disque iront à The Valerie Fund (un organisme créé en 1976 en mémoire de Valérie Goldstein, décédée à l'âge de 9 ans d'un cancer) pour la recherche contre les cancers et les troubles sanguins) ce disque affiche une pléiade d'artistes, pas forcément tous connus, reprenant certains classiques ou standards de l'histoire de la musique.
Les canadiens de Stars ouvrent les premiers cette collection de berceuses indé avec un 'Asleep' des Smiths acoustiquement doux et délicat. Cette compilation doit d'ailleurs son nom aux paroles du titre du quator de Manchester. Si leur version est moins tragique que l'originale, le choix de ce morceau reste pour le moins étrange pour un disque de soit disant chansons douces. En effet, ce titre avait été banni par la BBC en 1986 pour cause d'incitation au suicide....
Toutefois, toutes les reprises figurant sur ce projet ne sont pas aussi dramatiques.
Les ex-Luna Dean & Britta reprennent d'une manière simple et tendre le 'Making me smile' de Jack Early. Tanya Donnelly s'essaye, sans grande originalité, au cabaret, avec sa version de 'Moon river' d'Henri Mancini. Neil Halstead, exilé de Mojave 3 et ex-Slowdive, dans un registre country, s'attaque au 'Cloudbusting' de Kate Bush. Les americains de Telekinesis, auteurs d'un album du même nom sur le label berlinois Morr Music, s'attaquent magnifiquement au 'Can't get it out of my head' de Electric Light Orchestra.....
Trois titres, sur les 21 de l'édition limitée de ce premier pressage, retiennent plus particulièment mon attention. Tout d'abord le duo O+S avec une version des plus réussies du 'You and your sister' de Big Star. Leur interprétation n'a d'ailleurs rien à envier à l'immense cover de This Mortal Coil. Ensuite 'Boys of summer' de Don Henley revu et corrigé par les excellents Papercuts. Et enfin 'Edelweiss' de Richard Rogers par la chanteuse folk Laura Gibson, dans une version aux accents de Cat Power..
A noter que les reprises de Papercuts et de Laura Gibson font partie des 7 titres bonus ne figurant que sur l'édition limitée.Celle-ci est augmentée d'un 45tours bleu, à titre de bonus, incluant 'Kafari' une face b du single 'saeglopur' des islandais de Sigur-Ros.
Un achat chaudement recommandé !

http://www.alr-music.com/index.php?content=shop&no=alr-0021

dimanche 18 avril 2010

Massive Attack - Heligoland (Deluxe edition) (2010)


En 1998, Massive Attack accouchait du chef d'oeuvre : 'Mezzanine'. 12 ans plus tard, si on néglige la dispensable parenthèse '100th window', Robert Del Naja retrouve Grant Marshall pour un 'Heligoland' des plus divins.
Le premier extrait 'Splitting the atom', sorti fin 2009, avec son clavier digne d'un grand morceau de Dj Shadow, annonçait déjà la couleur, et prédisposait à un futur album des plus réussi. Le résultat est d'ailleurs bien supérieur à toutes mes espérances, puisque 'Heligoland' est une véritable tornade balayant tout sur son passage.
Dès l'arrivée de la batterie martiale sur la plage d'ouverture 'Pray for rain', le duo de Bristol nous inflige une sérieuse correction. Ce titre immensément riche contient plusieurs morceaux à lui seul, et pendant 6 minutes nous fait passer des ténèbres à un monde plus lumineux avant d'inévitablement retourner vers le monde noir.
Et ce n'est que le début d'une immense leçon musicale que vont nous administrer les 2 génies bidouilleurs. Riche, inspiré, sans le moindre déchet, les 53 minutes de ce bijou nous ensevelissent sous une avalanche dont il est impossible de sortir indemne.
Horace Andy, fidèle au poste nous gratifie d'un tube glacialement entétant 'Girl I love you', alors que Martina Topley Bird pose sa voix sur la ritournelle minimaliste de 'Psyche' ainsi que sur le rythme torturé de 'Babel'.
Guy Garvey, exilé pour l'occasion d'Elbow déstructure un peu plus de sa voix cassée 'Flat of the blade', le titre le plus experimental de cet opus.
Damon Albarn, génie dans tous les bons coups, trouve la grâce l'instant d'un 'Saturday come slow' acoustique et divin.
Mais c'est bien avec 'Paradise circus' que Massive Attack et Hope Sandoval nous entraînent dans le pêché. 'Love is like a sin my love' sussure de sa voix suave la fatale chanteuse de Mazzy Star, comme un appel à commettre l'irréparable.
'Atlas air' clôt ce disque avec un clavier une nouvelle fois malsain et une ambiance demoniaco sexuelle.
L'édition deluxe contient, en plus du cd et de l'album en vinyl, un magnifique livret mais surtout un vinyl bonus sur lequel se trouvent un remix jazzy et tortueux de 'Fatalism' par Ryuichi Sakamoto, 'United snakes' qui était déjà disponble sur 'False flags', un remix de 'Girl I love you' par She is danger, ainsi qu'une autre sulfureuse version de 'Paradise circus' par Gui Baratto.
Si il semble présomptueux d'en faire déjà le disque de l'année, il y a fort à parier que 'Heligoland' figurera dans les trois meilleurs albums de 2010.

This Charming Man Party - 22/05/2010 - Paris


Vous en avez rêvé, El Mobbo l'a fait. A l'occasion de l'anniversaire du célèbre mancunian, venez vibrer dans une soirée unique en son genre : la Morrissey/Smiths night. Je vous attends pour la grande fête Smithienne de l'année à Paris.
Apportez des fleurs !

Soirée organisée en partenariat avec :
http://ofrefusal.forumactif.net/
http://elmobbo-music.blogspot.com/

samedi 17 avril 2010

We Were Promised Jetpacks - Paris, La flêche d'or - 16/04/2010

Depuis la découverte tardive de l'excellent 'These four walls', le degré d'excitation de voir sur scène We were promised jetpacks était très élevé. Le jeune quatuor d'Edinburgh allait-il être à la hauteur de mes espérances?
A 22h, dans l'atmosphère tropicale de La flêche d'or, Adam Thompson et ses compères montent sur scène et démarrent avec 'keeping warm' et sa mogwaienne introduction. Très vite je suis stupéfait par le contraste entre leur look teenager et leur maturité à défendre les titres de leur album 'these four walls'.
Une énergie folle, une puissance sans dérapage, we were promised jetpacks distillent leurs morceaux avec une aisance à la limite de l'insolence.
'roll up your sleeves', 'it's thunder and it's lightning', 'quite little voices', aucun tube n'est oublié.
'A far cry' douceur et plage principale de leur dernier Ep 'the last place you'll look' s'immisce parmi les explosions déversées pendant ce petit set. 40 minutes et 8 titres seulement pour inonder de tonnerre la salle parisienne.
Comme un boxeur demandant à être achevé, j'aurai aimé que ce set soit rallongé, mais l'infâme Dan Black devait faire son show.
Aussi les écossais doivent quitter la scène, ravis toutefois, après un phénomènal 'ships with holes will sink' en terme d'épitaphe.
Un groupe à suivre de très très près.