jeudi 8 avril 2010

Cat Power : Dear Sir


En 1994, Chan Marshall n'a que 22 ans et est une parfaite inconnue. Elle arbore une coupe masculine et est loin de l'égèrie qu'elle représente de nos jours aux yeux de nombreux mâles. Accompagnée de Tim Foljahn de Two Dollar Guitars et de Steve Shelley du mythique Sonic Youth, elle sort son premier album sur le label italien Runt. (Steve Shelley l'invitera sur Smells Like Records pour ses 2 disques suivants).

Chan Marshall deverse ici des plaintes sans fioriture sur une production brute. Elle est merveilleusement possédée, affichant ses névroses de désir refoulé d'enfants ('Rockets' et 'Itchyhead'), reprenant magnifiquement le 'Yesterday is here' de Tom Waits, et flirtant déjà avec le génial sur le dangereux 'The Sleepwalker' .

Posant sa voix sur des guitares souvent saturées, des rythmes lents mais entétants, la diva d'Atlanta se distingue déjà de par son incroyable talent à nous faire rêver.

Certes l'instrumental Sonic Youthien 'no matter' reste dispensable, mais le malsain 'great expectations' qui suit nous entraine tout droit vers le dark side of Chan.

Au total 9 titres, dont le sublime 'Headlights' en forme d'épitaphe, comme une complainte glaçante, nous faisant espérer d'autres lendemains des plus désepérés.

Chan Marshall est déjà une star avec ce premier disque. Elle en est certainement consciente puisqu'en s'adressant à 'Mr Gallo' (Vincent?), elle sussure "Oh Chan, what a woman, you've become".....


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