dimanche 25 avril 2010

Danger Mouse & Sparklehorse : Just war (7") (2010)


C'est l'histoire d'une malédiction. Mi 2009 le sorcier producteur Danger Mouse et le génialement torturé Mark Linkous, leader de Sparklehorse, s'embarquent dans une des aventures les plus passionnantes de la musique de ces dix dernières années : le projet 'Dark night of the soul'. Celui-ci réunit une collection d'artistes et non des moindres, à savoir : Wayne Coyne des Flaming Lips, Julian Casablancas des Strokes, Vic Chesnutt, Jason Lytle (ex Grandaddy), Iggy Pop, Frank Black, pour ne citer qu'eux. Un dessein musical de grande envergure, auquel s'ajoute un concept visuel émanant de l'esprit fou de David Lynch.
Et pourtant, la maison de disques EMI empêche toute sortie de ce casting irréel pour des raisons qui m'échappent encore. La réaction intelligente de Danger Mouse ne se fait pas attendre. Il sort en édition très limitée via internet le recueil visuel de David Lynch, accompagné d'un cd vierge destiné au gravage des compositions de ce projet audacieux. Et par dessus tout balance l'intégralité musicale de cet album sur le web, faisant de fait, un sérieux pied de nez à la major récalcitrante.
Néanmoins, un an plus tard, EMI, constatant des records vertigineux en terme de baisse de ventes d'albums, se décide enfin à lâcher prise face à cette phénonémale distribution artistique. Malheureusement, deux acteurs de cette infortune collaboration, Vic Chesnutt (fin 2009) et Mark Linkous (en mars 2010), nous abandonnent brutalement sans demander leur reste. Une tragédie noircissant un peu plus ce disque déjà maudit.
Il faudra attendre le 12 juillet pour enfin pouvoir tenir entre nos mains la galette interdite. Pour patienter jusque là, est sorti à l'occasion du Record Store Day 'Just war' avec Gruff Rhys des Super Furry Animals au chant pour une petite ballade enjouée (la face b est une vesion instrumentale). Un tempo rappelant Grandaddy, un timbre vocal s'approchant parfois de Damon Albarn, le tout sur une production de velours, ce titre délicat laisse cependant un arrière goût amer. Les fantômes de Vic et de Mark nous observent peut-être de là haut, enfin apaisés. Ils nous manqueront encore davantage cet été lorsque les disquaires afficheront en facing ce qu'on peut déjà considérer comme LE black album de la musique.

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