dimanche 18 avril 2010

Massive Attack - Heligoland (Deluxe edition) (2010)


En 1998, Massive Attack accouchait du chef d'oeuvre : 'Mezzanine'. 12 ans plus tard, si on néglige la dispensable parenthèse '100th window', Robert Del Naja retrouve Grant Marshall pour un 'Heligoland' des plus divins.
Le premier extrait 'Splitting the atom', sorti fin 2009, avec son clavier digne d'un grand morceau de Dj Shadow, annonçait déjà la couleur, et prédisposait à un futur album des plus réussi. Le résultat est d'ailleurs bien supérieur à toutes mes espérances, puisque 'Heligoland' est une véritable tornade balayant tout sur son passage.
Dès l'arrivée de la batterie martiale sur la plage d'ouverture 'Pray for rain', le duo de Bristol nous inflige une sérieuse correction. Ce titre immensément riche contient plusieurs morceaux à lui seul, et pendant 6 minutes nous fait passer des ténèbres à un monde plus lumineux avant d'inévitablement retourner vers le monde noir.
Et ce n'est que le début d'une immense leçon musicale que vont nous administrer les 2 génies bidouilleurs. Riche, inspiré, sans le moindre déchet, les 53 minutes de ce bijou nous ensevelissent sous une avalanche dont il est impossible de sortir indemne.
Horace Andy, fidèle au poste nous gratifie d'un tube glacialement entétant 'Girl I love you', alors que Martina Topley Bird pose sa voix sur la ritournelle minimaliste de 'Psyche' ainsi que sur le rythme torturé de 'Babel'.
Guy Garvey, exilé pour l'occasion d'Elbow déstructure un peu plus de sa voix cassée 'Flat of the blade', le titre le plus experimental de cet opus.
Damon Albarn, génie dans tous les bons coups, trouve la grâce l'instant d'un 'Saturday come slow' acoustique et divin.
Mais c'est bien avec 'Paradise circus' que Massive Attack et Hope Sandoval nous entraînent dans le pêché. 'Love is like a sin my love' sussure de sa voix suave la fatale chanteuse de Mazzy Star, comme un appel à commettre l'irréparable.
'Atlas air' clôt ce disque avec un clavier une nouvelle fois malsain et une ambiance demoniaco sexuelle.
L'édition deluxe contient, en plus du cd et de l'album en vinyl, un magnifique livret mais surtout un vinyl bonus sur lequel se trouvent un remix jazzy et tortueux de 'Fatalism' par Ryuichi Sakamoto, 'United snakes' qui était déjà disponble sur 'False flags', un remix de 'Girl I love you' par She is danger, ainsi qu'une autre sulfureuse version de 'Paradise circus' par Gui Baratto.
Si il semble présomptueux d'en faire déjà le disque de l'année, il y a fort à parier que 'Heligoland' figurera dans les trois meilleurs albums de 2010.

2 commentaires:

  1. ce disque est tout simplement le meilleur a ce jour de Massive, incroyablement riche..

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  2. Mezzanine était déjà fantastique, mais cette fois c'est encore un ton au dessus

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